*Cela faisait une semaine que les cours avaient repris et pour être franc, je n’étais pas mécontent qu’ils reprennent. Franck, mon beau-père, avait eu l’excellente idée de me tabasser la veille d’un match important pour l’équipe. Certes, il ne pouvait pas le savoir que nous avions un match mais voilà, le fait est qu’il s’en fiche royalement ! Match ou non, dès qu’il rentrait bourré et que ma mère n’était pas là, tout était prétexte à une dispute pour lui. Je ne me laissais jamais faire mais il savait que ma mère et ma sœur étaient mon point faible alors quand il menaçait de s’en prendre à l’une d’elles, je le laissais me frapper. Après tout, c’est à moi de les protéger de lui n’est-ce pas ? J’ai déjà même eu le droit à un séjour à l’hôpital grâce à lui. Résultat des courses : deux côtes cassées, le bras en écharde et seize points de suture. Le plus compliqué a été de devoir mentir à ma mère à ce sujet et de devoir supporter le faux air inquiet de Franck quand il est venu avec elle. J’aurai aimé tout lui raconter et lui avouer que son nouveau mec n’était qu’un enfoiré et qu’elle méritait cent fois mieux que lui mais que voulez-vous qu’elle fasse ? Elle semblait heureuse avec ce type – Même si ça me révolte – et je ne voulais pas gâcher son bonheur. Depuis la mort de mon père, je ne l’ai vu que très peu de fois sourire et aujourd’hui, c’est un peu comme une renaissance pour elle alors je préfère souffrir en silence plutôt que de lui gâcher son bonheur… Même si je sais d’avance qu’elle m’en voudra de ne lui avoir rien dit quand elle le saura. Voilà pourquoi, il faut que je garde ce secret le plus longtemps possible*

*Il est presque 7 heures et comme toujours, ma frangine me réveille à sa manière. Il fait grand soleil aujourd’hui, alors elle tire les rideaux brusquement et je me mets à grogner légèrement*

- Lucy ! Tu ne connais pas plus doux comme méthode ?! Mon réveil n’a même pas encore sonné… Tu pourrais me laisser quelques secondes de répit *J’entends ma sœur rire*
- Oui bonjour à toi aussi gros paresseux ! Allez lève-toi, tu as un match important aujourd’hui et si le capitaine n’est pas en forme, l’équipe n’aura pas le même punch que d’habitude ! *Elle tira la couette pour la jeter au bout du lit. Heureusement que j’avais mis un tee-shirt hier soir* Allez, sors de ce lit ou je t’en tire de force *Je lève les yeux vers elle en souriant, amusé*
- Tu peux toujours essayer, tu n’as pas la même force que moi gamine *Elle s’approche de mon lit*
- Ah tu crois ça ?! *Me dit-elle avec un air de défi dans le regard. Je me retiens de rire*
- J’en suis même certain

*Elle m’attrape le bras et avant qu’elle n’ait pu faire quoi que ce soit, je l’attire sur mon lit et je me redresse légèrement pour la chatouiller. Elle a beau crier, me supplier d’arrêter, je ne le ferais pas. Je ne m’arrêterais que lorsqu’elle m’aura dit que je suis plus fort qu’elle. D’un coup, sans crier gare, notre mère débarque dans ma chambre et nous voit en train de faire les fous. Sauf qu’elle est arrivée tellement silencieusement que je ne l’ai absolument pas entendu. Elle nous observe quelques secondes avant de se racler la gorge. Je m’arrête et baisse ma garde quelques secondes et ma sœur en profite pour m’avoir et me fait tomber du lit. Aouch, ça ne fait pas du bien ça. Je me relève doucement en secouant légèrement la tête de gauche à droite et passe ma main derrière ma nuque*

- Maman… Avoue que tu l’as fait exprès pour que Lucy gagne cette fois-ci *J’ai le droit à une claque sur mon bras de la part de ma sœur*
- Hey ! Je n’ai pas besoin de l’aide de maman pour te vaincre ! *La situation amuse notre mère et elle ajoute*
- Il faut bien que ta sœur gagne un peu contre toi mon chéri mais je venais simplement vous dire que le petit déjeuner est servi alors dépêchez-vous si vous ne voulez pas manger froid

*Elle s’en va et après m’avoir tiré la langue de façon très mature, ma sœur sort de ma chambre. Je ferme la porte derrière elle et j’en profite pour aller prendre une douche. Les hématomes de la dispute d’hier ont viré au violet… Je ne sais pas comment je vais cacher ça à la fac mais il faudra bien que j’invente une histoire n’importe quoi pour leur expliquer… Il faut juste que je ne perde pas pieds dans mes mensonges. Je sors de la douche vers 7h15 et je mange mon déjeuner en 4è vitesse. Ma mère me demande pourquoi je suis si pressé et je lui réponds juste que je ne dois pas rater l’entraînement. Je dépose un bisou sur sa joue et je file au lycée… en oubliant une fois de plus le repas que nous avait préparé notre mère. Merde… C’est bien ma veine. Je sens que je vais encore avoir le droit à une remontrance ce soir. Je secoue la tête et me gare sur le parking du lycée. Lucy prendra le bus comme elle commence plus tard aujourd’hui et je cours vers les vestiaires pour me préparer. Ouf, je suis seul, je peux me changer comme je veux et vers 7h45, je suis le premier sur le terrain. Les majorettes s’entraînent déjà et je m’échauffe doucement. Je sais qu’il faut que je fasse gaffe avec mes blessures, surtout celle aux côtes qui n’est toujours pas guéri mais ce n’est pas grave ! Ce ne sont pas deux côtes cassées qui m’empêcheront de jouer. Je me perds dans mes pensées et quelques minutes plus tard, quelqu’un à la bonne idée de me saluer en me donnant un léger coup de poing dans les côtes. Je me crispe sous la douleur et je me mords la lèvre inférieure au sang. Ça fait un mal de chien ! Je me retourne vers la personne une fois la douleur passée et je constate qu’il s’agit de Lucas, mon meilleur ami*

- Lucas… Je croyais t’avoir demandé d’éviter les côtes… Mais je suis content de te revoir mec

*Dis-je en le prenant dans mes bras pour le saluer. Il a la gentillesse de ne rien dire et je vois aussi que le reste de l’équipe arrive. Un des joueurs n’arrête pas de me fixer… Si je me rappelle bien de son nom quand il a été sélectionné, il s’appelle Luke. Je décide de ne pas y prêter attention. L’entrainement se déroule sans encombre mais au dernier moment, je me prends un tacle en bonne et due forme et je me retrouve plaqué par terre, quasiment toute l’équipe sur moi. J’entends un léger « crac » venir de mes côtes et je grimace. Malheureusement pour moi, cela n’échappe pas à la vigilance du coach et il voit que je peine à me relever et que je me tiens les côtes*

- Damon Cooper, à l’infirmerie… Maintenant !
- Mais coach, l’entrainement n’est pas fini
- Je m’en contrefiche ! Tu es mal en point et sans avis positif de l’infirmière, tu ne joueras pas ce soir

*Mes yeux s’écarquillent et je serre les poings. Lucas tente de me consoler mais étant trop fier pour avouer mes faiblesses, j’enlève sèchement sa main de mon épaule et je pars prendre mes affaires. Je me change à là va vite et je pars donc à l’infirmerie. En chemin, je me perds dans mes pensées si bien que j’en bouscule quelqu’un. Un dossier tombe sur le sol et je me dépêche de le ramasser puis je le temps à son propriétaire avec un sourire d’excuse*

- Je suis désolé… Je ne regardais pas où je mettais les pieds. Tout va bien ? Rien de cassé ?

*Demandai-je légèrement inquiet*

Cut de Plumb retentit en crescendo dans ma chambre… J’ouvris doucement un œil et éteignis mon réveil. Hm… ça sentait la mauvaise journée à plein nez. Je ne me sentais pas très bien, alors je remis ma tête sous la couette pour essayer de me reposer un peu. A peine avais-je refermé les yeux que je me rendormis comme si mon réveil n’avait jamais sonné. Soudainement, What the Hell d’Avril Lavigne retentit pour me réveiller… ça, c’était le réveil qui allait m’empêcher de me rendormir. J’avais toujours deux réveils pour m’obliger à sortir de mon lit, avec une chanson qui bougeait comme ça, je ne pouvais pas réellement rester au lit, surtout que ce réveil était posé sur ma commode qui était… Loin. Je soupirais et sortis de mon lit pour éteindre cette maudite horloge… Je relevais ensuite mon visage vers la coiffeuse et remarquais mon teint légèrement pâle. Je couvais sans doute quelque chose, et e plus en traînant un peu au lit, j’avais réussi à me mettre en retard : youpi…

Je partis dans la salle de bain, pas très motivée pour prendre une douche afin de me réveiller. Je me brossais tranquillement les dents, puis les cheveux, avant de choisir un jean et un pull fin bleu marine. Je me maquillais un peu pour me mettre un peu de couleur pour cacher ce teint de malade et descendis au rez-de-chaussée. Je regardais la pendule et remarquais que j’étais vraiment à labour :tant pis pour le petit déjeuner ! Je devais aussi sortir mon chien ! Je pris rapidement la laisse de Crépuscule, l’attachai à son collier et nous fîmes un tour assez rapide. J’avais beau adoré ce chien, parfois je trouvais ça un peu embêtant de devoir la promener tous les jours… Surtout les jours où je ne me sentais pas au meilleur de ma forme comme aujourd’hui. Mais j’avais voulu un chien, alors je devais bien m’en occuper, et ce n’était rien par rapport à ce qu’elle m’apportait. Une fois la promenade terminée, je la laissais à la maison et pris mes affaires pour aller travailler. J’espérais qu’on n’allait pas me donner une mission trop compliquée… Parce que j’étais à sèche, et je n’avais même pas mangé ce matin, mais quelle journée ! Et il fallait aussi espérer que je n’allais croiser personne sur le parking, parce que la dernière fois que c’était arrivé… ça n’avait pas été super non plus…

Je pris donc la voiture et partis au boulot. Une fois arrivée je partis voir ce qu’on m’avait attribué pour la journée : prendre des photos de l’université de la ville pour le journal de la ville en vue du match à venir. Ah bah ça va… Je n’avais même pas besoin de parler aux élèves, il fallait juste que je prenne en photo un peu tout et n’importe quoi de l’école pour un journal ! ça allait être facile et rapide, en plus c’était la seule chose qu’on voulait de moi aujourd’hui. Mes prières avaient été exaucées ! Je pris tout le matériel dont j’avais besoin et puis repris la voiture pour aller vers l’école que j’avais quitté il y avait peu. J’allais peut être croiser Nick ou Luke qui sait, ça me ferait plaisir, en espérant que personne ne remarque mon teint pâle… Quoique je l’avais assez bien caché sous le peu de maquillage que j’avais mis. Et je me sentais un peu depuis mon réveil, alors tout devrait bien aller. La route ne fut pas longue jusqu’à ma destination, je garais ma voiture parmi celles des élèves et commençais à photographier ce qui me tombait sous le nez. Je ne savais pas trop ce qu’il voulait écrire sur l’école, mis à part un paragraphe sur la saison de foot qui allait commencé, alors je prenais vraiment tout, mais avec de jolis angles etc. Il y avait plus passionnant comme photos à prendre c’était vrai, mais c’était plus simple et reposant alors ça me convenait parfaitement pour la journée, en plus je n’aurais pas à faire à des abrutis de clients qui ne savent pas ce qu’ils veulent, ou qui mettent en doute mon travail que je trouvais très bien.

Le parking fut photographie, je partis vers le gymnase. C’était une salle que j’avais beaucoup occupée. J’avais été capitaine de cheerleaders, alors j’avais été très occupée en salle de gym. Ça me manquait parfois de faire de la gym en groupe pour supporter les sportifs de l’école. Bien sûr, à ce moment là j’avais surtout encouragé Luke qui était footballeur mais aussi mon petit copain, alors je prenais encore plus de plaisir dans ce que je faisais, mais je continuerais de le supporter si je pouvais encore faire pompom girl, c’était évident, il était toujours mon ami après tout ! Je pris donc la salle de gym qui était encore vide… Je regardais autour de moi pour vérifier qu’il n’y avait vraiment personne… Je posais mon appareil photo avec mon sac, et puis fis une petit rondade suivit d’un flip pour m’amuser un peu. Plutôt réussies comme figure malgré mon petit état de santé du jour, c’était que je ne devais pas être aussi mal que ça ! Mais je n’allais pas tenter le diable en faisant autre chose ! Je récupérais mon appareil et puis sortis le dossier qu’on m’avait confié, je voulais savoir ce qu’on voulait exactement pour le foot. Je marchais un peu à l’aveuglette dans les couloirs pour aller sur le terrain, je savais qu’il y avait entraînement à cette heure, et je pouvais me balader les yeux fermés dans ce bahut, je le connaissais par cœur. Apparemment, on voulait une photo de toute l’équipe réunie, et puis des photos en pleine action. Ça va… y avait pire ! Je commençais à refermer mon dossier quand on me bouscula, mes feuilles finir par terre et un jeune homme me ramassa mes affaires rapidement. Je pouvais le faire hein. Il releva alors le visage et je reconnus Nick… Enfin je crois, il avait quelque chose de changer aujourd’hui… Il afficha un sourire d’excuse avant de dire qu’il était désolé. Il ne regardait pas où il mettait les pieds et me demanda si je m’étais fait mal.

- Non, non ça va. C’est plus mon dossier qui a pris que moi. Mais comment vas-tu Nick ? Tu as changé quelque chose ? Coupe de cheveux ? Ou quelque chose comme ça… J’ai l’impression qu’il a un truc qui a changé, mais je n’arrive pas à trouver quoi… Demandai-je en souriant.

Cette bousculade m’avait un peu secouée quand même, et je commençais un peu à avoir mal à la tête. Mais je fis mine que tout allait bien pour ne pas l’inquiété. J’avais peut être attrapé une petite insolation en lisant sous le Soleil la veille, rien de bien grave, ça allait passer tout seul comme d’habitude. Et puis, il avait sans doute mieux à faire, il devait sans doute aller en cours ou quelque chose comme ça, je n’allais pas le retarder trop longtemps. Enfin… J’aurais aimé discuter un peu avec lui quand même, on n’avait passé une assez bonne soirée à discuter le jour de notre rencontre… Si je le croisais plus tard, je lui demanderais peut être de déjeuner ensemble pour converser un peu tien, ça pouvait être sympa, et ça allait me rappeler des souvenirs, ça faisait un moment que je n’avais pas mangé dans cette cafétéria avec quelqu’un.

*Il est 5 heures du matin et je ne dors pas. Je n’y arrive pas, pourtant je sais que dans 2 heures je dois me lever pour aller en cours mais la douleur qui me traverse le corps est atroce. J’ai encore eu un désaccord avec Franck avant de me coucher et il m’est tombé dessus. Le pire c’est que simplement parti d’une broutille comme toujours. Il voulait de l’argent pour payer ses bouteilles, il ne bosse pas et c’est moi qui devrais les lui payer ?! Il peut toujours rêver. Je pose une main sur mon front et j’essaie de m’endormir… même si ce n’est que pour 2 heures*

- J’ai besoin de fric ! *Je lève les yeux de mon bouquin d’histoire, vu que j’ai un contrôle demain et je dévisage Franck*
- Tu n’as qu’à te trouver un boulot, tu auras de quoi te payer tes séances de beuverie *Sans crier gare, il s’avance dangereusement de moi et me gifle violemment avant de me saisir par le col*
- Fais attention à ce que tu dis gamin ! Je suis ton père, tu me dois le respect que je mérite ! *Alors là, il se fourre le doigt dans l’œil*
- Tu n’es pas mon père ! Tu ne lui ressembles en rien. Toi tu passes tes journées à boire et à faire des réflexions à ma mère, je ne comprends toujours pas pourquoi elle ne t’a pas quitté d’ailleurs. Tu ne lui es d’aucune utilité si ce n’est la faire souffrir. Tu n’es pas un homme, tu n’es qu’un lâche ! Un homme ne ferait jamais souffrir une femme comme tu le fais ! Tu n’es qu’une ordure de premier ordre !

*Tout d’un coup, mon estomac me fait souffrir et je retiens de justesse un cri de douleur. Je serre les dents et les poings ; cet enfoiré vient de m’envoyer un coup de poing dans l’estomac pour me faire ravaler mes paroles. Son geste me coupe le souffle pendant quelques secondes mais je tiens bon et ne dis rien… ça lui plairait trop que je ne crie ma douleur. Il me lâche et je m’écroule sur le sol mais mon répit n’est que de courte durée puisqu’il recommence de plus belle mais cette fois-ci il m’assène de coups de pieds dans les côtes et le bas du dos. Ce n’est que lorsque que nous entendons un bruit qu’il s’arrête. Quelqu’un monte et d’après le bruit des pas, c’est ma sœur. Il se recule mais je n’ai pas le temps de me relever qu’elle entre et je l’entends crier mon nom quand elle me voit allonger sur le sol*

- Ne t’inquiète pas Lucy… J’ai… J’ai juste eu un… léger étourdissement… Le sport me fatigue ces derniers temps *Je me relève doucement, tentant tant bien que mal de cacher ma douleur et elle m’aide à m’assoir sur mon lit*
- Tu devrais faire attention ! Tu ne te nourris pas assez et voilà le résultat ! Tu présumes trop de tes capacités comme toujours ! Tu es vraiment la personne la plus butée que je connaisse Damon !

*Je ne connais qu’un seul moyen pour faire taire ma sœur… La surprendre. Alors c’est ce que je fais. Faisant fi de ma douleur, je la serre contre moi et pose ma tête sur son épaule. Je la remercie de toujours veiller sur moi malgré que ce soit moi l’aîné. Franck en profite pour s’éclipser sans demander son reste et dans un sens, je suis soulagé qu’il se barre de ma chambre. Je n’aurai pas tenu une minute de plus sous ses coups de toute manière. Je sens Lucy resserrer son étreinte autour de ma taille et elle me caresse doucement le dos, elle m’assure que ce n’est rien mais moi je le sais, c’est énorme. Elle en est inconsciente mais elle vient probablement de me sauver la vie. Je m’éloigne doucement d’elle et même le simple fait de ramasser mon livre d’histoire me fait grimacer mais Lucy est plus rapide que moi. Elle prend mon livre et au lieu de me le rendre pour que je continue à réviser, elle le ferme et le range dans mon sac de cours*

- Lucy, il faut que je révise… Rends-moi mon livre s’il te plait
- Non, tu connais le cours par cœur, tu le révises depuis vendredi soir cet examen alors maintenant, c’est fini, et tu vas te reposer ! C’est un ordre !
- Lucy… *Commençais-je mais ma sœur me coupa dans mon élan en posant son index sur mes lèvres*
- Tu m’as toujours soutenu quand je n’allais pas bien. Tu as toujours été là pour moi alors maintenant, c’est mon tour de t’aider. Donc maintenant, tu vas t’allonger et te reposer et le tout sans râler et sans discuter ! *Je soupire doucement et je finis par m’allonger. Je lève alors le regard vers ma sœur*
- Tu ferais une excellente mère, tu le sais ça ?
- Pourquoi aurais-je des enfants alors que je dois déjà m’occuper d’un enfant de 19 ans ? Un môme à gérer ça me suffit amplement !

*Je la dévisage un instant et nous partons dans un grand éclat de rire. Même ça, ça me fait mal mais qu’importe, ça fait du bien de rire après tout ce temps. Ma sœur me conseille de me reposer, je lui souris pour toute réponse et elle me laisse seul. Je scrute le plafond un instant, et j’essaie de dormir… en vain. Je fais une magnifique nuit blanche et ce n’est que vers 6h30 que j’arrive à m’endormir mais 15 minutes plus tard, ma sœur vient me réveiller. Je pourrais la tuer là de suite si elle n’était pas ma sœur. S’ensuit une bagarre fraternelle, je me prépare et je file au lycée puisque je commence ma journée avec mon entrainement de football. J’y retrouve Lucas, mon meilleur ami, et tout le reste de la bande. Je ne sais pour quelle raison, le nouveau me dévisage comme s’il ne m’avait jamais vu avant. A moins que je ne lui ai fait quelque chose. Je n’y porte plus attention et le match se déroule sans encombre… jusqu’à ce que je me fasse plaquer par mes camarades… Il se lève un à un et je respire difficilement… Je me relève doucement et mes côtes me font de nouveau souffrir. Forcément, cela n’échappe pas au coach qui m’envoie à l’infirmerie et il ajoute que j’ai intérêt à avoir un avis positif de l’infirmière sur mon état de santé si je veux jouer ce soir. Je pars en rage de l’entrainement et après m’être changé, je traverse le couloir sans vraiment regarder où je vais et bing, accident. Je percute une jeune femme et elle en perd ses feuilles. Je suis vraiment maladroit quand je suis en colère. Je ramasse alors ses feuilles et je les lui tends mais ce qui me surprend, c’est qu’elle m’appelle Nick. Je fronce légèrement les sourcils, intrigué*

- Je ne sais pas qui est ce Nick dont tu me parles mais en tout cas, ce n’est pas moi… Moi je m’appelle Damon *Elle ne semble pas vouloir me croire mais, je sais encore comment je m’appelle non ?* Attends, là tu vas sûrement me croire *Je sors ma carte d’identité et je lui montre mon nom « Damon Cooper »* Tu vois, je ne t’ai pas menti. Je m’appelle Damon et pas Nick… Euh, ça va ? Tu es toute pâle tout d’un coup…

*Demandais-je mais j’ai juste le temps de jeter mon sac par terre et je la rattrape. Hmm, je ne sais pas ce qui se passe mais c’est bizarre… C’est bien la première fois qu’on me confond avec quelqu’un d’autre… Je reste comme ça quelques secondes puis j’attrape mon sac d’une main et je le fous sur mon épaule. Je prends la jeune femme dans mes bras et je l’emmène à l’infirmerie. L’infirmière est très gentille et elle s’occupe d’elle tout de suite. J’essaie, pour ma part, de me faire oublier mais je crois que c’est raté. Elle me demande d’enlever mon tee-shirt et de venir m’assoir sur le second lit qui se trouve dans la salle. Je n’ai pas envie mais si je veux jouer ce soir… j’ai plutôt intérêt à coopérer. Je m’avance doucement et m’assois sur le lit après avoir enlevé mon tee-shirt. Elle me touche à peine les côtes que je grimace de douleur. Elle comprend de suite mais ne dit rien, peut-être qu’elle préfère que je parle de moi-même. Elle part chercher une bande, une crème pour apaise ma douleur et en plus des médicaments… Génial, moi qui ait horreur de tout ça, me voilà bien. Elle applique doucement la crème sur mes côtes en essayant de ne pas me faire mal puis elle me bande les côtes pour les soutenir. Elle en passe un morceau par-dessus mon épaule pour que cela soit mieux maintenu. Une fois fini, elle ajoute*

- Maintenant, tu restes allongé et tu te reposes quelques heures
- Impossible ! J’ai un contrôle d’histoire dans l’heure qui arrive et un match à jouer ce soir… Je ne peux pas me reposer
- Je demanderais à ton professeur qu’il te le fasse rattraper. Quant à ton match, je suis désolée mais tu ne joueras pas ce soir, pas dans ton état. Avec 2 côtes cassées, c’est encore un miracle que tu tiennes debout
- Parce que je suis résistant à la douleur
- Parce que tu es inconscient surtout ! Maintenant repose-toi et évite de trop bouger

*Je m’allonge en soupirant après avoir avalé le cachet contre la douleur et j’attends. 30 minutes plus tard, j’entends un petit gémissement et la jeune femme dans le lit d’à côté semble être réveillée. Je tourne la tête vers la gauche et effectivement, elle est réveillée. Je me redresse et m’assois sur le lit contre l’avis du médecin et je la regarde*

- Tout va bien ? Tu m’as fait peur tout à l’heure

Hm… Ce fut un réveil bien difficile aujourd’hui… J’avais eu du mal à sortir de mon lit… Et encore, je n’étais même pas encore sortie du lit en fait. Mon réveil avait sonné, mais je l’avais éteint sans prendre la peine de me lever, je ne me sentais pas très bien, j’étais un peu à côté de la plaque… Je serais bien restée dans mon lit aujourd’hui ! J’étais très tentée de prendre mon téléphone pour appeler le boulot et leur dire que j’étais malade, ce qui était la stricte vérité, je ne mentais pas. Mais dernièrement, ça n’allait pas très fort au boulot… Je m’étais sans doute faite trop souvent remarquée par mes crises de colère face aux clients un peu difficile, je n’allais pas en plus me rajouter des journées d’absence… Et en plus, mon second réveil venait de retentir… Et lui, il était loin, trop loin à mon goût. Je sortis donc des mes couettes et éteignis ce stupide machin qui sonne… En regardant mon reflet, je constatais que j’avais vraiment une mauvaise mine… Tant pis ! Je devais faire avec !

Je pris une douche pour me ressaisir et me réveiller un peu. ça allait un peu mieux après cette bonne douche, c’était agréable. Je m’habillais donc, me coiffais tranquillement pour être présentable pour le travail. On ne pouvait pas se présenter devant des clients avec une mine de zombie ! Heureusement que le maquillage ça existe ! Et puis, avec un peu d’eau froide sur le visage, ça allait toujours mieux ! Sauf qu’avec tout ça… J’avais pris un peu de retard… J’avais encore Crépuscule à promener… Mon petit déjeuner allait sans doute passer à la trappe… Je soupirais et puis me décidais à aller sortir ma chienne. On marchait tranquillement… Et puis là… Un chat est apparu devant nous. Je la sentais grosse comme une maison cette histoire. Je resserrais rapidement mon emprise sur la laisse et ce qui devait arriver… Arriva malheureusement. Crépuscule se mit à courir après le pauvre matou et moi je faisais quasiment cerf volant derrière… J’avais beau lui demander e s’arrêter, elle ne voulait pas le faire, elle voulait le chat… Super ! Vraiment ! Et puis la solution me parut d’un coup évidente. En passant à côté d’un poteau je l’attrapais de ma main libre ce qui arrêta net la course de mon chien puisqu’il ne pouvait plus avancer. Elle semblait grogner un peu, et je lui tirais la langue de façon très mature.

- J’ai dit non ! Maintenant, on rentre ! ça suffit !

Elle couina un peu mécontente, mais je n’y fis pas attention et nous rentrâmes toutes les deux. Y avait des jours où elle pouvait être pire que moi, cette chienne était très têtue quand elle voulait, mais de nous deux, je devais être la plus coriace… Logique, c’était moi qui donnait à manger, ça changeait un peu la donne n’est-ce pas ? Une fois rentrée, je pris mes affaires pour le travail et je laissais mas charmante demeure entre les pattes de mon chien… Espérons qu’elle ne se venge pas sur les canapés quand même… Cette pensée me fit bêtement sourire amusée. Ça allait beaucoup mieux qu’au réveil, c’était plutôt agréable. Dehors, je me dirigerais vers ma voiture, mis mes affaires à l’arrière et me mis au volant direction : boulot ! Depuis ce qui était arrivé sur le parking il y avait quelques soirs, je n’étais toujours pas très rassurée d’y être… Je regardais toujours s’il y avait quelqu’un dehors avant de sortir de ma voiture, et je courrais quasiment pour regagner l’intérieur de notre petit QG comme on disait entre nous… J’étais devenue très prudente sur mon lieu de travail, j’avais beau me pavaner et faire la fière, j’avais aussi la trouille maintenant, mais ça allait bien finir par passer ! Une fois que mon cerveau aura compris que ça n’allait pas arriver de nouveau d’aussi tôt !

Une fois arrivée au boulot, je regardais mes missions du jour : je devais juste prendre en photo l’université pour le journal de la ville, ils avaient prévu de faire un article sur l’équipe de foot de l’école puisque la saison allait bientôt débuter, c’était tout ce qu’on m’avait demandé de faire aujourd’hui… C’était tout bonnement super ! Moi qui avait encore peur de me retrouver avec je ne savais quel idiot de client encore ! On n’avait sans doute fait ça exprès, pour éviter qu’un client ne crie encore au scandale à cause de moi. Je n’étais pas la personne la plus patiente, et je n’aimais pas du tout qu’on me cherche pour la moindre raison… Ils ont été sympa cette fois, et je n’aurais sans doute pas été apte à faire quelque chose de trop compliquée aujourd’hui, j’étais plutôt contente. J’allais faire ça vite fait bien fait, et retrouver mon lit pour me reposer ! Finalement, ça aurait pu être pire aujourd’hui… Je m’estimais heureuse. Si je pouvais rencontrer Nick et Luke ça me ferait encore plus plaisir, mais je n’allais pas trop en demander non plus, la journée s’améliorait, je n’allais pas trop exagérer niveau espoir et prière. Quoique si je me décidais à les chercher, je pourrais sans doute les trouver tous les deux ! Enfin, je verrais bien en temps voulu !

Ça me faisait bizarre de me garer de nouveau sur le parking des élèves, ça faisait deux ans que j’avais quitté cette école et que je n’y avais plus remis les pieds… J’avais l’impression de faire un bon deux ans en arrière, sauf que aujourd’hui je ne descendais pas mes pompons de pompom girl mais un superbe appareil photo et que je n’étais pas là pour rester assise sur une chaise à écouter un professeur parler, mais pour prendre des photos. Je préférais quand même ma situation actuelle à celle du passé. Je pris donc pour commencer des photos du parking… Je ne savais pas trop ce qu’ils comptaient dire sur l’université… Autant prendre trop de photo que pas assez… Donc je prenais tout et n’importe quoi, ça m’occupait en plus et ça me rappelait mes anciennes photos. J’avais pris Luke en photo sur le parking une fois et mes autres amis, toute l’équipe de cheerleaders à un départ pour un autre gymnase pour une rencontre de foot… Bref, cette école regorgeait de supers souvenirs…

Ce fut avec nostalgie que je partis vers le gymnase. J’y étais restée tellement longtemps, j’étais toujours la première arrivée et la dernière partie lors de nos entraînements. J’avais été capitaine de l’équipe mais je me sentais bien dans les gymnases, je m’y sentais à ma place, et ici j’avais l’impression de tout contrôler et aussi de m’envoler… En somme, je respirais gym, je vivais gym ! Et photographie aussi ! Je souris une nouvelle fois amusée à mes pensées. Je pris quelques petits clichés de la salle vide, je reviendrais plus tard prendre les nouvelles cheerleaders en photo et puisqu’il n’y avait personne… Je posai mes affaires avant de faire une petite figure de gym au sol pour me rappeler le bon vieux temps. Hm… C’était revigorant ! Et malgré mon petit état, ça m’avait fait plaisir de faire ça, sauf que je n’allais pas chercher à me retourner d’avantage l’estomac ! Je ne voulais pas aggraver mon cas aujourd’hui. Je repris mes affaires, sourire aux lèvres et sortis de la salle pour aller vers le stade où s’entrainaient les footballeurs.

Comme je connaissais les lieux par cœur, je me permettais de lire en marchant mon dossier. On ne pouvait pas louper que c’était le mien, c’était écrit en gros au marqueur noir « DOSSIER DE SULPICIA » avec la date du jour en tout petit. Au moins, chez nous on savait pour qui était quel travail, ce n’était pas plus mal… Je pris connaissance des clichés que je devais prendre de nos chers sportifs et refermais ma petite pochette avant de me faire bousculer. Mes feuilles volèrent jusqu’à toucher le sol, et Nick qui m’avait bousculée s’excusa en ramassant mes affaires. Il me demanda si j’allais bien, je répondus que bien évidemment tout allait bien avant de lui demander s’il avait changé quelque chose… Il y avait un truc qui différait de d’habitude et je n’arrivais pas à savoir quoi et ça me perturbait un peu en fait. D’habitude j’avais un assez bon sens de l’observation… Mais là je ne trouvais pas ce qui avait changé chez lui. Il déclara alors qu’il n’était pas Nick. Haha… Très drôle. Je le regardais alors un peu amusée, et exaspérée par sa blague stupide… S’il n’était pas Nick, il était qui hein ? Franchement…

- Tu te moques de moi… ?

Il me montra alors sa carte d’identité et me montra son nom pour prouver ses dires… Il lit même ce qui était écrit. Je relis à plusieurs reprises ce qui était écrit… Et puis essayais de me rappeler le visage de Nick… Ce n’était pas possible… Il se ressemblait comme deux gouttes d’eau… J’étais choquée, je ne comprenais pas et j’essayais de trouver un sens logique à cette histoire et d’un coup je sentis mes jambes devenir aussi moelles que du coton, et Damon me demanda si ça allait, parce que j’étais toute pâle.

- Je… Non…

Et bim… Ce fut le trou noir… J’ouvris ensuite doucement les yeux et fus surprise par la lumière ambiante… J’avais un mal de crâne… C’était affreux… J’en laissais même échapper un petit gémissement… J’essayais alors de rassembler mes idées et de me rappeler ce que je faisais là… Je regardais déjà où j’étais… A l’infirmerie de l’université ?! Mais qu’est-ce que je faisais là ?! Je réfléchis malgré ma migraine et me rappelait de ma mission à l’école et puis de Nick… Enfin… Damon… Enfin… Rohlalala… C’était d’un compliqué… Et comme je n’avais pas mangé, cette découverte, cette erreur avait fait naître une émotion un peu trop grande qui m’avait quelque mise hors jeu… Je pris une grande inspiration et essayais de me redresser, il me sembla alors que la pièce tournait sur elle-même… J’entendis soudainement quelqu’un me demander si ça allait, parce que je lui avais fait peur tout à l’heure. Je tournais alors la tête et vis… Nick ? Damon ? Euh… Je le regardais un petit instant et conclus que c’était Damon… En plus, Nick ne m’avait pas vue de la journée.

- Oui ça va… Je ne voulais pas te faire peur et, je ne voulais pas te confondre avec mon ami non plus… A la prochaine peut être, je dois retourner continuer mon travail…

A ces mots je me levais, essayais de retrouver mon équilibre, et repris mon sac qui était posé à mon chevet. En relevant la tête, je fus face à Damon qui s’était aussi levé. Il devait bien avoir dix centimètres de plus que moi… Et il était torse nu et bandé… Je relevais alors le regard vers son visage pour le regarder dans les yeux.

- Je voudrais passer… S’il te plait…

Et puis je fus surprise par son regard… Il était tellement bleu et quelque peu glacial aussi tellement ils étaient clairs. Il avait beau être aussi glacial que l’océan arctique, j’avais la vague impression que son regarde réchauffait quelque chose en moi… Je clignais des yeux pour arrêter de le fixer comme ça, et remarquais qu’on était très proche… Trop proche sans doute. Je sentais son souffle sur ma peau tiède, et j’avais l’étrange envie de l’embrasser… Mais je n’allais quand même pas faire ça… Pas dans l’infirmerie de l’université… Et pas au risque de me faire rejeter… Si… ?

Il y avait des jours où on devrait sans doute rester au lit… Rester au chaud chez soi, profiter de sa couette et de ses oreillers. Sauf que ma raison en avait décidé autrement, et elle n’avait sans doute pas tord. Rien allait pour le moment au travail, si mes clichés étaient toujours aussi bien, mais mon comportement laissait vraiment à désirer, et c’était ce qui n’allait pas du tout pour mon patron, si je m’absentais pour un petit rhume, j’allais finir dehors à coup de pied au derrière sans doute, donc autant faire un petit effort… En passant devant la glace, même mon teint me disait de rester à la maison pour me reposer…. Mais je ne pouvais pas réellement le faire. Enfin, si je pouvais mais le risque était gros et je ne voulais pas prendre le risque de perdre mon travail… Même si je doutais que l’on me vire pour si peu, cependant il était hors de question de prendre un si gros risque, j’avais vraiment besoin de ce travail et c’était dans le domaine où j’excellais, alors autant en profiter, peut être que plus tard je me mettrais à mon compte.

Pour éviter les moindres questions, j’avais caché mon teint cadavérique derrière un peu de maquillage et j’affichais un sourire sur mes lèvres. Il en fallait très peu aux personnes pour être convaincus que nous allions bien, en fait les personnes vous demandent si vous allez bien, et ils se moquent totalement de la réponse, c’est juste histoire de dire, histoire d’être poli. Mais qui réellement se préoccupe de votre personne ? Personne mis à part vous-même c’est une évidence… Je soupirais à cette pensée… Je regardai l’heure et remarquai que je m’étais mise en retard avec toute cette histoire. Mon petit déjeuner allait encore passer à la trappe. Je devais encore sortir Crépuscule, je ne pouvais pas ne pas le faire, il fallait bien faire sortir le pauvre chien… Enfin, des fois je devrais m’abstenir de vouloir la sortir, elle me faisait parfois des siennes quand même… J’avais beau l’aimer de tout mon cœur, elle était parfois vraiment ch*ante ! Comme la plus part des chiens, elle avait horreur des chats, et on était tombée sur un petit minou en nous promenant alors elle m’avait traînée dans la moitié de la ville pour avoir ce stupide félin. Au bout d’un moment, j’avais trouvé une solution, il m’en avait fallu du temps ! Je m’étais agrippée à un poteau pour réussir à la freiner. Ce n’était pas un peu si elle ne me grognait pas dessus parce que je l’avais arrêtée… Je lui tirai alors la langue comme une petite fille et puis affirmai que je voulais que tout s’arrête. Elle couina quelque peu et nous rebroussâmes chemin vers la maison. Heureusement que le retour se passait beaucoup mieux, c’était beaucoup plus calme… Ouf…

Je partis donc au travail en laissant mon chien de garde à la maison. Elle ne laisserait sans doute personne entrer, mais elle allait s’en doute s’en prendre à mes meubles vu que je l’avais empêché de courir après le chat… ça allait encore être drôle ce soir en rentrant ! Mais mine de rien, cette course dehors m’avait un peu remise sur pied ! C’était bizarre d’ailleurs, mais bon, je n’allais pas m’en plaindre, au contraire ! Je pris donc ma petite voiture et partis en direction du travail ! Être sur le parking du boulot me faisait parfois bizarre, j’avais toujours la boule à l’estomac, la peur de retomber sur l’agresseur… Mais fort heureusement, je ne l’avais pas recroisé… Et ça m’allait très bien comme ça… Une fois que j’eus vu ma mission du jour, je fus prise d’un petit sentiment de nostalgie, j’allais retournée à l’école ! J’avais arrêté les cours pour travailler par correspondance dans les études de photographie et aujourd’hui je travaillais ! Alors remettre les pieds à la fac allait me faire bizarre, quoique j’y mettais les pieds pour le gymnase, mais je ne côtoyais pas les étudiants juste les sportifs et ce n’était pas pareil. Et au moins, je ne serais pas avec des clients embêtants, il fallait que je prenne les sportifs de loin ! Je ne parlerais à personne. L’établissement était au courant que je passais, alors je n’aurais même pas à parler aux professeurs pour leur dire que je devais prendre des photos. Donc, ça allait être rapide à faire, et très tranquille !

C’était vraiment bizarre de revenir ici pour autre chose que la gym… encore un peu et j’aurais pris des livres et des feuilles pour voir comment se passaient les cours. Fut un temps, j’étais la pompom girl la plus polaire et la première de la classe ! Mais ça faisait déjà un moment que c’était fini, ça faisait deux ans déjà… Et pourtant j’avais l’impression que c’était hier… Ah nostalgie quand tu nous prends… Je pris une grande inspiration et descendis de ma voiture comme je l’avais fait il y a deux ans… C’était comme faire un bon dans le temps, c’était drôle ! Je commençais alors à prendre des photos de tout et n’importe quoi ! ça me rappelait beaucoup de souvenir… Mais je préférais quand ma vie d’aujourd’hui même si parfois, la vie d’étudiante me manquait un peu… Et nostalgiquement, je repartis là où avaient eu lieu tous mes entraînements de cheerleader ! On était bien quand même ici… Notre équipe en aura connu des victoires et je n’étais pas peu fière d’avoir été la capitaine de cette équipe… Je me demandais si l’équipe allait toujours aussi bien… Je devrais peut être demandé des nouvelles à Luke… Il devait surement le savoir puisqu’il faisait encore parti de l’équipe ! Je pris rapidement des photos de la salle vide, décidée à revenir après pour prendre les gymnastes plus tard. Mais avant… Je voulais revivre un peu un instant magique de cheerleader… Je fis une petite figue de gym… Je m’en étais retournée l’estomac, mais ça m’avait aussi donné la pêche ! C’était très contradictoire, mais c’était vrai ! Physiquement ça m’avait un peu retournée le ventre, mais moralement j’étais juste en pleine forme !

Bon, il fallait quand même reprendre le travail , je partis ver le terrain de foot assez joyeusement. Luke en avait eu des photos de lui entrain de jouer ! Je ne savais même pas s’il les avait toutes eu… Je ne lui avais peut être pas tout passé … Je ne savais plus, mais je savais qu’il y en avait un paquet de photos. Je rouvris mon dossier pour savoir ce qu’on voulait vraiment en photo… Je pris connaissance des détails de ma mission. En refermant la petite pochette je me fis par la même occasion bousculée par Nick. Aurait-il la tête dans les nuages ? Mais bizarrement quelque chose avait changé chez lui, mais je ne saurais dire quoi… Je lui posai donc la question, et j’eus comme réponse qu’il n’était pas lui. Amusement, vraiment. Je lui demandais alors s’il se moquait de moi… D’accord, quelque chose avait changé, mais pas tout quand même. Il répliqua alors que non, il ne se moquait pas de moi et me montra sa carte d’identité… Il n’était pas Nick Sanders… Mais Damon Cooper… Ce n’était pas normal… Ce n’était pas logique… Il y avait quelque chose qui n’allait pas… Et je n’allais pas bien du tout… Mes jambes commençaient à flancher quand il me demande si tout va bien… J’eus à peine le temps de répondre que tombai dans les pommes.

Une migraine me réveilla… M’arrachant un petit gémissement… Je rouvris les yeux et conclus qu’il y avait trop de lumière pour moi… ça n’allait pas cette histoire. Je reconnus ensuite l’infirmerie de l’université… J’essayais alors de comprendre ce qui m’était arrivé. Je réfléchis un peu avant de me rappeler de tout. J’aurais sans doute mieux fait de rester au lit, c’était certain. Je me redressais doucement sur mes coudes et j’eus l’impression que la pièce dansait autour de moi… J’entendis ensuite une voix me demander si j’allais bien. Après un peu de réflexion je reconnus Damon. Je me confondis alors en excuse, il répliqua que c’était inutile, je n’avais rien à me reprocher… Je lui souris amicalement et puis déclarai que je devais reprendre ce que j’étais venue faire en me levant même si j’avais l’impression que j’allais encore tomber si je faisais un pas. Je récupérais mes affaires et en me retournant pour prendre le chemin de la sortie je fus face à Damon… On était près… Trop près l’un de l’autre. Je dis alors que je voulais passer… Il me demanda alors inquiet où je comptais aller, car je ne tenais pas sur mes jambes, et que j’étais toujours pâlottes.

- Continuer mon tr…

Il caressa doucement joue, relevant mon visage vers lui. Sa peau était douce et son touché titillait mes nerfs. Son souffle m’enivrait doucement… Son regard me réchauffait doucement… C’étaient des sensations étranges, je ne les avais jamais ressentis auparavant… Et c’était très agréable. Si agréable que je voulais aller un peu plus loin, je voulais poser mes lèvres sur les siennes… Mais je n’allais tout de même pas faire ça ici ? A l’infirmerie de mon ancien lycée… Si ? Je n’eus pas réellement le temps de réfléchir d’avantage, la main de Damon glissa sur ma nuque et il m’embrassa tendrement. Pendant un quart de seconde, je crus que j’allais le repousser, mais main se posa sur sa nuque et je lui rendis son baiser avec la même tendresse. L’infirmière arriva et se racla la gorge, je me détachai alors de lui et regardai la vieille femme un peu gênée… Il nous passa un petit savon, il dût s’asseoir et je me retrouvais avec une barre de céréale, une pomme et un yaourt entre les mains… Haut les mains, peau de lapin je n’ai rien fait ! Je vais manger tout ça ! Pensai-je. Elle tourna ensuite les talons et Damon rit légèrement, je souris amusée.

- Beaucoup trop à cœur si tu veux mon avis…

Et il eut un petit blanc… Jamais ça ne m’avait gêné d’embrasser quelqu’un sur un coup de tête, je n’avais même jamais hésité à le faire… Pourquoi cette fois oui ? Pourquoi était-ce différent ? Damon était un jeune homme plutôt séduisant et qui avait l’air bien sympa, alors pourquoi tant de chichi ? C’était pas normal tout ça… Cette journée n’était pas normale… Et même le baiser n’était pas comme d’habitude… Il était différent… Beaucoup plus doux, et j’avais l’impression qu’il exprimait quelque chose, plus qu’une simple pulsion de désire… C’était bizarre… Agréablement bizarre… Soudainement, il reprit la parole, il expliqua comment il savait mon prénom, et puis me demanda s’il ressemblait tant que ça à mon ami… Ah ouais, et pas qu’un peu… Je soupirai et sortis mon téléphone de ma poche… Je cherchais une photo de Nick et moi, je tendis le portable à Damon… C’était incroyable à quel point il se ressemblait… Comment allait-il réagir ? Un peu mieux que moi j’espère…

- Juge par toi-même…