Dimanche ! Enfin ma journée de repos, aujourd’hui si je m’armais de mon appareil photo, ça serait pour des photos personnelles et pas pour des inconnus, que je trouvais pour la plus part méprisants à souhait ! Etant plutôt jeune, on me considérait souvent comme incompétente alors que mes clichés plaisaient en général. Les clients s’excusaient souvent après… Mais après, c’était trop tard : ils faisaient partis de ma liste noire, et pouvaient aller se faire voir !

Mais ce n’était pas l’heure de me mettre de mauvaise humeur pour rien, aujourd’hui j’étais libre de faire ce que je voulais et je devais faire un tour à la bibliothèque pour rendre des livres et également en prendre d’autre. J’étais assez mordue de la lecture et aimais lire tranquillement pendant mon temps libre. Je n’en avais certes pas beaucoup en ce moment, mais je profitais toujours de mes pauses pour avancer dans mes ouvrages. Par contre, avant de se rendre quelque part, il fallait me changer ! Ce n’était pas que j’étais encore en pyjama, mais un peu en fait. Et ce n’était pas trop mon genre de sortir dehors en nuisette à dentelle noire…

Je me postais dans mon dressing et me demandai ce que j’allais bien mettre. Pourquoi faire compliqué ? J’attrapais un slim noir, et puis un débardeur bleu marine. J’entrais dans ma salle de bain, retirai mon pyjama et pris une douche bien chaude. C’était toujours agréable de sentir l’eau couper sur mon visage et glisser le loin de ma peau… Je me sentais bien. Ça me calmait…. Une fois la douche prise, je sortis de la douche, pris ma serviette et m’enroulai dedans. Je me regardai dans le visage et vis les gouttes d’eau qui perlait les longs des mes cheveux chocolats. Je souris, et pris une seconde serviette pour les sécher un minimum. Lorsque je fus sèche, je m’habillai tranquillement.

Habillée, maquillée, je descendis dans la cuisine pour aller me préparer un café. Je n’étais pas trop petit déjeuner, on avait beau dire que c’était le repas le plus important, je m’en moquais. Je me fis donc un cappuccino et le bus silencieusement en m’asseyant sur le plan de travail. Aller savoir pourquoi, j’avais toujours aimer m’asseoir là. Je manquais un peu de compagnie en ce moment… Il n’y avait pas eu beaucoup de passage chez moi, et je ne sortais pas beaucoup… Sauf pour travailler et aller en salle de gym. Hm… J’allais devoir y remédier, ça faisait longtemps que je ne m’étais pas amuser… Bon, d’accord ça faisait un peu plus d’une semaine, neuf jours peut être. Et bien, j’espérais que j’allais vite changer ça !

Une fois ma boisson chaude terminée, je fis ma petite vaisselle avant d’aller au hall d’entrée mettre des bottines noires à talon et attraper ma veste en cuire de la couleur des ténèbres. Je pris mon sac où j’avais mis mes livres à l’intérieur la veille. Je sortis tranquillement de ma maison et montai dans ma voiture pour me diriger vers la bibliothèque. Au volant, je réfléchis à ce que je pouvais faire du reste de ma journée, j’allais sans doute aller manger au restaurant parce que je n’avais pas envie de cuisiner aujourd’hui et après… Et après je n’en avais pas la moindre idée ! Mais aucune envie de m’embêter aujourd’hui… S’il y avait bien une chose que je n’aimais pas, c’était bien m’ennuyer !

Une fois à la bibliothèque, je me garai et y entrais avec tous mes bouquins. Je partis voir la bibliothécaire qui récupéra tout ce que j’avais pris et je partis vers le rayonnage des livres classique. D’accord, ça ne devait sans doute pas ce voir que j’appréciais ce genre de lecture… De toute façon, la plus part des personnes n’admettaient pas qu’on pouvait être sportif et intellectuel en même temps. Mais j’avais toujours appris à être la meilleure partout, que ça soit en sport ou en cours, du coup j’avais une assez bonne culture générale et j’étais douée en gym. Quoi ? Moi, avoir une bonne estime de moi ? Pas du tout ! C’était encore pire que ça ! J’étais sûre de moi et savais où j’étais douée ou non, c’est tout.

Une fois devant les livres que j’affectionnais particulièrement, je me mis à la recherche du livre d’Emily Brönte Les Hauts de Hurlevent. Ça allait bien faire la vingtième fois que je lisais cet ouvrage, j’allais finir par me l’acheter en fait ! Je parcourais donc le lettre « B » sans trouver ce que je cherchais… J’étais plutôt déçue. Je me penchais encore une fois vers les bouquins pour être sûre qu’il n’était pas caché ou coincé entre deux autres livres bien plus grands, lorsqu’un livre me tomba violemment sur la tête.

- Atouch ! Laissai-je échapper.

Je me penchais pour ramasser le livre… Si je n’avais pas eu mal au sommet de ma tête, j’aurais sans doute ris amusée en tombant le livre que je cherchais. Je relus le résumé du livre en me frottant la tête, là où le coin du livre s’était abattu… Jamais je l’aurais trouvé toute seule, il était sans doute sur l’étagère la plus haute, je n’étais pas bien grande, même avec mes talons… Je commençais à sortir du rayonnage, toujours ma main dans ma chevelure lorsque je reconnus un visage familier, ça me fit sourire.

- Luke ?! Tu pourrais me saluer d'une autre façon, qu'en laissant tomber un livre sur la tête. M’exclamai-je surprise et amusée.

Aujourd’hui on était dimanche, et j’aurais donné tout et n’importe quoi pour ne pas être à la maison, évidemment avec Stacy on avait prévu de sortir dehors chaque fois que ce jour arrivait, se changer un peu les idées et surtout m’entrainer loin de la maison pendant que notre père se chargeait de ses dossiers mais je devais aller à la bibliothèque pour une devoir que je n’avais pas fini. Mon père était avocat et c’était aussi le plus pire père qu’on ait pu avoir, avec ma sœur on ne comprenait pas pourquoi il était comme ça, peut-être était-ce dû au faite qu’il avait perdu notre mère à notre naissance. Il nous avait dit qu’elle avait eu des complications et qu’elle était morte à l’accouchement mais ca ne lui donnait pas le droit de lever la main sur moi après qu’il ait bu son alcool préféré. Heureusement il ne touchait pas ma sœur parce que je ne l’aurais pas supporté, par contre moi, si je lui causais la moindre contrariété et si par exemple, mes notes n’était pas au-dessus de 18, ça ne lui allait pas du tout, il voulait toujours que je m’améliore, toujours que je sois le premier de la classe alors que je n’avais pas besoin de ses « encouragement » pour le faire. Bien évidemment si je lui répondais il finissait par me frapper, si je ramenais une note en dessous de 18 et c’était la catastrophe, et si mon équipe de football perdait et bien j’y avais droit aussi. Il me disait qu’il fallait avoir de bonne note et gagner tous les matchs si je voulais avoir une bonne bourse, alors déjà que j’avais un coup de pression à cause de lui, le fait qu’il me donne des coups n’arrangeait en rien les choses. Une fois ou deux ça avait failli mal se terminer, Stacy s’était mise entre nous deux, avait calmé mon père mais ça avait été limite, il m’avait donné un sacré coup au niveau de la poitrine et j’avais eu du mal à respirer pendant plusieurs minutes. Heureusement que ma sœur était là, elle était vraiment la seule sur qui je pouvais compter.

Dans mon lit je poussais un soupir avant de me lever, grimaçant. Je me tenais les côtes et me dirigeais vers la salle de bain ou j’enlevais mes vêtements, me regardant dans la glace je pouvais voir qu’un hématome s’était formé durant la nuit, vu la force avec laquelle il m’avait frappé, ca ne m’aurait pas étonné. Je commençais à en avoir marre de tout ça, c’était toujours pareil mais, je n’osais en parler à personne, je voulais régler ce problème moi-même. Tôt ou tard mon père se prendrait en main et il arrêterait, oui je sais j’avais trop d’espoir mais même s’il me frappait, c’était quand même mon père… je ne pouvais rien faire contre ça. J’entrais dans la douche, faisant attention lorsque je me savonnais pour ne pas me faire mal, une fois fini je me rinçais et sorti de la douche, m’enroulant dans une serviette je sortais de la pièce pour me rendre dans ma chambre. Je m’essuyais et enfila mon boxer ainsi que mon jean. C’est là que Stacy décida de venir faire son entré, les yeux cachés par sa main.

« Je peux entrer ? »
« Techniquement tu es déjà dans ma chambre donc vas-y, je t’en prie. »

Elle enleva sa main et le sourire qu’elle avait s’effaça lorsqu’elle vit mon hématome. Elle me lança un regard sévère et s’approcha, prenant au passage la crème qui se trouvait sur ma commode, me faisant signe de m’assoir, ce à quoi je m’exécutais.

« Il va vraiment falloir que tu fasses quelques choses Luke, j’en ai marre de te voir tout le temps avec des bleus et encore, tu as de la chance de ne pas avoir été à l’hôpital pour un bras cassé ou autre chose… »

Elle me passa la crème sur la peau assez brusquement et je sursautais, d’habitude elle était douce mais là elle était en colère et ne faisait plus attention.

« Aie ! Doucement… je le sais Stacy, pas la peine que tu me le répètes... »
« Désolé. Tu m’as promis d’y réfléchir alors continue, toi seul peut prendre une décision. » Elle finit de passer la crème doucement puis reboucha le bouchon, posant le tube sur ma table de nuit. « Voilà, c’est fini. »

Je me levais, mis mon t-shirt noir et lui déposa un baiser sur le front

« T’es la meilleure sœurette, je vais à la bibliothèque, je ne rentrerais pas tard. »

Je partis donc de la maison, me dirigeant à la bibliothèque du campus qui était ouverte pour ceux qui avait encore des choses à faire ou qui faisait leur devoir aux derniers moments. Comme mon père voulait que je devienne comme lui, j’étudiais le droit, c’était assez complexe mais plus je passais du temps dessus et moins j’avais envie de devenir avocat, je ne me voyais pas faire ça. Une fois dans le lieu sacré aux livres je me dirigeais vers mon rayon, regardant les livres qui s’y trouvaient, en voyant un qui pouvait être intéressant je levais le bras, il était coincé et je tirais un peu plus. C’est là que j’entendis quelqu’un, qui apparemment venait de se faire mal et je me rendis compte qu’ne faite, c’était de ma faute. Je marchais le long de l’allée et tourna pour voir si la personne ne s’était pas trop fait mal et je tombais nez à nez avec… Sulpicia. Quelle surprise ! Je passais une main dans mes cheveux, un peu gêné quand elle me dit que j’aurais pu la saluer d’une autre façon.

« Excuse-moi, mon livre ne voulait pas venir, j’ai un peu forcé et… je suis vraiment désolé. Comment va ta tête ? »

Sulpi était l’une de mes ex petite amie, tous les deux avions été ensemble au lycée, juste avant qu’elle ne s’en aille, comme elle a un an de plus que moi, on a préféré en rester là avec notre relation quand elle est parti à l’université. Mais nous formions l’un des plus beau couple les plus populaires.

« Ca fait longtemps. »

Hm… La bibliothèque ! J’apprécias particulièrement ce lieu, en général on y était tranquille et personne ne venait nous embêter. Même si j’étais plutôt d’un caractère quelque peu explosif et impulsif, il m’arrivait d’avoir besoin de calme et de sérénité. Et c’était tout de même plus agréable de lire dans le silence ! Et il était moins cher d’emprunter des livres que des acheter.

Une fois arrivée en ce lieu, je rendis les livres empruntés à la bibliothécaire, qui me remercia poliment. Je lui fis un aimable sourire et partis chercher le livre que je désirais. Mais après quelques minutes à lire tous les titres des œuvres qui se trouvait dans le rayonnage de classique dont le nom d’auteur commençait par la deuxième lettre de l’alphabet, je fus déçue de ne pas trouver Les Hauts de Hurlevent. J’affectionnais beaucoup ce roman… Je le lisais et relisais sans jamais me lasser, mais sa lecture ne sera pas pour ce soir.

Je fis tout de même un dernier essai dans mes recherches pour m’assurer qu’il n’était pas caché par un autre livre, lorsque je reçus un livre sur la tête, laissant échapper une petite exclamation de douleur. Je me frottais frénétiquement le haut de la tête en ramassant le livre. J’avais mal à la tête maintenant, mais j’étais contente de voir que le livre qui m’était atterri sur la tête était celui que je cherchais. J’aurais pu rire mais… ça faisait mal.

Frottant toujours ma tête où le livre était tombé, je relisais pour la énième fois le résumé de cette histoire. Relevant le visage, je fus surprise de tomber sur Luke… Un ancien footballeur de mon lycée, mais également ex-petit copain. J’étais bien surprise de le revoir, ça faisait longtemps que je ne l’avais pas croisé, et je n’aurais jamais pensé le revoir ici. Je savais qu’il aimait la lecture, mais quelle bonne surprise de revoir ce visage familier cher à mon cœur. Je lui dis ensuite qu’il aurait pu me saluer d’une autre façon. Et comme lorsque nous étions ensemble, il passa sa main dans ses cheveux car il était gêné. Il s’excusa et expliqua comment le livre avait été amené à me tomber dessus. Je laissais échapper un petit rire amusée avant de répondre :

- Ce n’est pas grave, tu es pardonné. Sans doute aurais-je une petite bosse, mais ma tête va très bien, j’ai connu pire. Et toi, comment vas-tu ?

Oh oui, j’avais connu bien pire qu’un livre sur la tête. D’ailleurs, il avait été témoin de plusieurs de mes chutes en gym lorsqu’il venait me voir à mes entraînements, il savait que j’étais plutôt solide et que ce n’était pas Les Hauts de Hurlevent qui allaient me mettre K.O. Lui aussi d’ailleurs était plutôt solide, il le fallait bien : il était un excellent footballeur, il était également brillant dans ses études, il avait vraiment tout pour plaire. Ce n’était pas étonnant que nous étions l’un des plus beaux couples du lycées quand nous sortions ensemble. Mais ce n’était pas pour la popularité que nous avions décidé d’être en couple, il me plaisait et je lui plaisais. On s’entendant également très bien ! Mes moments avec lui étaient de bons souvenirs, et j’étais contente que malgré notre rupture nous avions pu rester en bon terme. Nous n’avions pas eu l’occasion de nous revoir, certes mais se revoir aujourd’hui était une bonne chose, j’étais bien heureuse de le revoir. Il semblait aller bien portant et toujours aussi amical.

- Si tu veux mon avis… ça fait TROP longtemps. Déclarai-je.

Je devais sourire jusqu’aux oreilles. Retrouver ainsi de bonne connaissance me faisait toujours plaisir. Après mes dernière semaine plutôt difficile, ça me faisait du bien de revoir une tête amicale que j’appréciais. Oh non, nos histoires amoureuses étaient bien derrière nous, mais notre relation amicale était toujours d’actualité, en tout cas pour moi… Il faisait toujours parti de mes amis, déjà que j’en avais pas énormément, si je devais le rayer de la liste, je serais bien attristée.

- Tu n’as pas changé… Qu’est-ce qui t’es arrivé depuis le lycée ?

Nous allions peut être devoir sortir si nous voulions discuter et avoir des retrouvailles convenables. Si nous parlions de trop, nous allions finir à la porte de la bibliothèque.

J’aimais bien aller à la bibliothèque, c’était un endroit calme ou l’on pouvait étudier à notre guise sans que personne viennent vous enquiquiner pour tel ou tel chose. Au moins j’étais sûr que mon père n’aurait jamais le courage de venir me chercher s’il y avait un problème un jour, il n’aimait pas vraiment ce genre d’endroit, enfin… pas depuis qu’il était devenu brillant avocat. Je ne comprenais pas du tout pourquoi il était comme ça, d’accord il avait perdu maman mais d’un certain côté nous aussi on l’avait perdu et ce n’est pas pour autant qu’on était désagréable avec lui. Je trouvais ça bizarre et parfois, je me demandais s’il nous disait toute la vérité, à Stacy et moi. On avait beaucoup parlé tous les deux et on en revenait toujours au même point, au moment où notre père rentrait bourrer et qu’il s’amusait à me frapper, parfois sans aucune raison. Au moins Stacy n’avait jamais rien sinon j’aurais réagi depuis bien longtemps, ne supportant pas qu’on lui fasse du mal et qu’on parle sur son dos. Après tout c’était ma sœur et je l’aimais, ce qui arrivait avec notre père avait renforcé nos liens et nous étions très proche tous les deux.

J’étais donc devant l’étagère, en voulant prendre un livre en hauteur j’avais levé le bras et avait forcé, sauf qu’évidemment je m’étais fait mal là où j’avais reçu mes coups hier soir. Je ne m’étais pas attendu à ce qu’un livre tombe de l’autre côté et blesse une jeune femme, je m’étais donc dépêché d’aller voir si elle allait bien et quelle ne fut pas surprise lorsque je vis Sulpicia, une de mes ex. Je ne m’attendais pas du tout à la voir ici, après avoir rompu on avait gardé quand même contact mais pas aussi souvent que je l’aurais souhaité. Je lui expliquais donc comment elle avait pu se recevoir ce coup de livre et m’excusais. Elle se mit à rire, ce qui m’arracha un sourire, comment ne pas malheureux ? Appeler Sulpicia et grâce à son humeur tout était merveilleux. C’est pour ça que j’avais craqué pour elle, j’en oubliais entièrement mes soucis de la maison et rien d’autre ne comptait à part elle. Evidemment j’avais changé, je ne savais plus ou j’en étais et me sentais complètement perdu. En particulier depuis que j’avais rencontré ce mec dans la cour… Nick, très beau garçon avec des yeux à tomber. Pourquoi je repensais à lui moi ? Il allait vraiment falloir que j’arrête. Sulpi me rassura quand même en me disant qu’elle avait connu pire et me demanda comment j’allais.

« Je suis rassuré alors, je n’aurais pas voulu te faire mal à nos retrouvailles. Sinon ca va, beaucoup mieux en sachant que tu es ici. »

J’en oubliais mon histoire d’hier avec mon père. On allait pouvoir rattraper le temps perdu, je voulais tout savoir de sa vie, comment s’était passé sa première fois à l’université, comment elle avait vécu tout ça, si elle avait eu d’autres aventures après moi… oui, même si nous étions des ex je voulais quand même savoir ce qui s’était passé, après tout nous deux c’était de l’histoire ancienne alors je pouvais très bien poser la question. Je souriais, amusé, lorsqu’elle me dit que ca faisait trop longtemps. Elle avait tout à fait raison, on avait pas eu le temps de se voir depuis. Autant dire qu’avec le football, les études, mon père qui m’en faisait baver, je n’avais pas vraiment eu une minute à moi et les seuls moments ou j’étais tranquille, je les passais avec ma sœur. Elle seule me comprenait, elle savait ce que je vivais alors c’était facile de lui parler, même si parfois elle était agaçante à vouloir que j’en parle à la police mais je ne voulais pas, ca passerait, tôt ou tard notre père arrêtera et là il s’excusera… oui j’étais rempli d’espoir mais c’était quand même mon père, je ne voulais pas l’envoyer en prison. Lorsque Sulpicia finit par me dire que je n’avais pas changé et me demanda par la suite ce qui m’était arrivé depuis le lycée, je la regardais dans les yeux.

« Pas grand-chose, les cours étaient toujours aussi barbant, peut-être plus depuis que tu es partie. J’ai été obligé d’invité au bal une fille qui ne m’intéressait pas, d’ailleurs je me suis pris une gifle pour avoir osé regarder quelqu’un d’autre. » Pas la peine de lui préciser que quelqu’un d’autre était un garçon, je ne voulais pas lui dire que chaque jours qui passe j’éprouvais une… certaine attirance envers les mecs. Rien que le fait d’y penser ne me plaisait pas, j’étais toujours sorti qu’avec des filles et là je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. « Enfin sinon mon père est toujours pareil, il me pousse à le suivre dans sa profession d’avocat, à force de l’entendre râler j’ai fini par aller dans son sens et me voilà. »

Bien sûr il ne faisait pas que râler mais je n’avais jamais oser dire à qui que se soit que mon père s’amusait à me battre lorsqu’il était soul ou qu’on avait pas la même façon de penser… même si on était sorti ensemble avec sulpi, je n’avais jamais pu lui dire ce secret que je cachais à tout le monde. Même si elle voyait des bleus sur mon corps parfois je lui expliquais toujours que c’était à cause du football quand l’équipe adverse me plaquait au sol. Etant un sport plutôt violent ca pouvait facilement arriver.

« Et toi ? Te connaissant tu as du avoir du succès en arrivant ici. »

Quelle surprise de revoir Luke ici ! Ça faisait tellement longtemps que je ne l’avais pas vu… Il m’avait manqué… Il m’avait manqué comme bon ami bien sûr, on savait que c’était fini entre nous, nous n’étions plus que des amis. On n’était pas sortis ensemble pour la popularité ou un truc comme ça, mais on s’aimait et on s’entendait bien, c’était pour ça qu’on avait rompu : la distance, les études différentes nous auraient fait souffrir l’un l’autre, et si l’un aurait eu une aventure avec quelqu’un d’autre, on aurait réellement souffert. Maintenant, nous savions que nous étions fait pour être amis et pas plus, et ça me convenait parfaitement.

Il me demanda ensuite comment allait ma tête, je lui souris et répondis que tout allait bien, que j’aurais sans doute une bosse mais pas plus. Il sembla rassuré et puis je lui demandai à mon tour comment il se portait. Il répondit tout d’abord qu’il était content de ne pas m’avoir fait mal le jour de nos retrouvailles… De toute façon, il ne m’avait jamais fait de mal et ne m’en ferait jamais, il était quelqu’un de gentil qui prenait soin des autres, et il faisait même passer les autres avant sa personne. Il répondit ensuite à ma question en déclarant qu’il allait encore mieux puisque j’étais là. Ça me fit sourire… Il n’avait pas changé, toujours aussi attentionné… Et il savait comment me faire plaisir avec quelques mots.

Luke ne pouvait pas savoir à quel point j’étais contente de le voir… Je passais d’agréables moments avec lui. Ça me fit penser que j’avais toujours la peluche lapin qu’il m’avait gagnée lors d’une faite foraine. Oh oui… Nous étions ce couple cliché de tous les lycées, mais on s’en moquait bien. On s’amusait bien, et on riait beaucoup. D’ailleurs, ce soir là on avait bien rigolé, entre la grande roue, le train fantôme la barbe à papa… C’était un excellent souvenir. D’ailleurs, depuis cette fois là, je n’avais pas remis les pieds dans une fête foraine… C’était dommage, je m’y amusais bien. En tout cas, ce Luke là n’avait pas changé, il était juste en face de moi. Je ne me fis pas prier pour le lui dire d’ailleurs. Je lui demandais également ce qu’il était devenu depuis le lycée. Son regard plongea alors dans le mien, il était toujours aussi doux…

Il répondit que depuis mon absence, les cours étaient toujours aussi ennuyant, si ce n’était pas plus depuis mon départ, rajoutant alors qu’il avait été dans l’obligation d’inviter une fille qui ne l’avait pas intéressé, il s’était d’ailleurs pris une paire de claque parce qu’il avait regardé quelqu’un d’autre. Aoutch… Il continua ensuite sur le fait que son père n’avait pas changé, à cause de lui Luke faisait quelque chose qu’il n’aimait pas, il faisait des études d’avocat seulement pour le plaisir de son père. Je n’avais jamais compris pourquoi il lui était aussi obéissant… C’était sa vie et pas la sienne, pour le laisser contrôler ainsi son avenir ?

- Pour le bal… Dans le fond, tu n’étais pas obligé d’y aller. Quant à la claque, c’était peut être un peu exagéré de sa part… Pour ce qui est de tes études d’avocat, tu sais ce que j’en pense, je te l’ai déjà dit : c’est ta vie Luke, ton père n’a pas à t’obligé à faire ça… Tu devrais réellement songer à te rebeller un peu…

Bien sûr, je ne savais pas ce qu’il lui disait… Mais je trouvais ça injuste d’obligé Luke à faire ce qu’il n’aimait pas... Il allait bien s’en rendre compte un jour… Je soupirais et puis posais ma main sur le bras de mon ami avec un sourire d’encouragement sur le visage. Je serais toujours là pour lui-même si nous nous n’étions pas vu depuis longtemps… Malgré ces petites années, il restait mon ami et je tenais à lui. Je ne voulais que son bonheur. Je n’aimais pas grand monde, mais quand j’aimais quelqu’un c’était pour longtemps et j’en devenais très protectrice. Luke me retourna ensuite la question, et déclara ensuite que j’avais dû avoir du succès en arrivant ici. Je souris amusée avant de réfléchir à la façon dont je pourrais répondre à sa question… Il s’était passé tellement de chose… Je répondis alors :

- Après le lycée… Il y en a eu des choses… Tu sais que mes parents et moi ça n’a jamais été la joie, qu’on se disputait tout le temps ? Et bien après mes dix-huit ans, ils m’ont mis à la porte. Bon pour être sûr que je ne revienne pas chez eux, ils m’ont payé ma maison et le début des factures, etc… C’était un peu difficile au début d’avoir une demeure à gérer toute seule, alors j’ai un peu galéré, mais maintenant ça va, je m’en sors… Donc ça va. Pour la suite… Tu as faux Luke. Si mes parents m’ont mis à la porte, c’est que je n’ai pas voulu faire médecine ou un truc dans ce genre là. J’ai fait mes études de photographes par correspondance et j’ai trouvé une formation pas loin. Maintenant, je fais déjà des photographies comme je le souhaitais. Je t’avais dit que j’y arriverais.

Luke avait été témoin de nombreuses disputes avec mes parents… C’était parfois pour des broutilles pas possibles, et d’autre fois pour mes choix pour l’avenir donc bon… Au départ, ils n’étaient pas d’accord pour que je sorte avec lui, pour eux ce n’était qu’un footballeur stupide etc. De toute façon, ils n’étaient jamais ravis par mes amours ou autre. Mais je m’en étais moquée, et je le ramenai chez moi quand je le voulais même s’il n’était pas pour. Au final, mes parents s’étaient fait une raison… Et si mes souvenirs sont bons, même le père de Luke ne m’aimait pas… De toute façon, je ne plaisais pas à grand monde avec mon super caractère. Heureusement, j’avais Mathéo et Luke.

- Que dirais-tu d’aller se balader une fois qu’on aura fait ce qu’on devait faire à la bibliothèque ? On rattrapera le temps perdu. Si tu veux bien, bien sûr. Proposai-je en souriant.

J’avais l’impression que c’était hier que Sulpicia et moi sortions ensemble, je ne m’étais pas du tout à ça et la retrouver, était une agréable surprise, j’étais vraiment heureux. Malgré que nous n’étions plus ensemble nous avions quand même gardé un bon contact, peu de nouvelle donné mais un bon contact quand même et maintenant que je l’avais retrouvé j’avais vraiment envie de savoir ce qu’elle était devenu. Par contre j’étais un peu gêné à cause du livre qu’elle avait eu sur la tête, je n’avais pas du tout voulu en arriver, j’en étais désolé. Heureusement elle ne l’avait pas mal pris. Je ne sais pas si nous avions bien fait de rompre ou quoique ce soit mais j’étais vraiment sur que nous étions resté ensemble alors que tous les deux étions loin l’un de l’autre ça n’aurait pas fonctionné. Généralement les relations à distance ne fonctionnaient pas vraiment donc on avait voulu nous empêchait des souffrances inutiles. Sauf que sans elle, je devais avouer que j’en avais eu beaucoup. Quand j’étais avec Sulpi à l’époque, elle était l’une des personnes avec qui je me sentais bien, avec qui je me sentais moi-même, sauf que quand elle était parti ca avait changé, en particulier avec tous les coups que je me recevais de mon père, c’était assez compliqué de se dire qu’une femme qu’on a aimé est parti à l’université alors qu’on était toujours au même point. Enfin, je tentais d’oublier ces années de lycée sans elle, en particulier le bal de promo quand tout le monde avait remarqué ma cavalière en train de me donner une baffe magistrale. Je l’avais bien senti passé ça, ca faisait mal.

J’étais rassuré que Sulpicia n’ait rien, habituellement je n’aimais pas faire du mal aux autres mais lorsque j’avais vu que c’était elle je m’étais senti mal, sauf qu’elle m’avait rassuré en me disant qu’elle aurait juste un bleu, du moment qu’elle n’avait pas un truc plus grave j’étais rassuré. Elle finit par me demander ce que j’étais devenu depuis son absence et je lui avais parlé des cours ennuyeux, de ma cavalière au bal du lycée qui m’a foutu une claque, de mon père qui ne changeait pas. Même si Sulpicia savait comment il était avec moi, elle ne savait rien du fait qu’il me battait, je n’avais jamais rien voulu lui dire de peur qu’elle ne s’en mêle. C’était une femme qui avait du caractère sous son apparence angélique. Sulpi finit par me dire que je n’étais pas obligé d’y aller et que la claque avait été exagéré. Elle n’avait pas tort, après tout j’avais juste invité la fille, je ne lui avais pas promis qu’on sortirait ensemble. Sauf que si je disais à Sulpicia que j’avais regardé un mec et non une fille à la place… je ne sais pas si elle réagirait bien, je ne préférais pas tenter, j’étais hétéro et pas gay, je ne voulais pas l’être, j’étais bien avec les filles. Mais lorsqu’elle me parla de rébellion par rapport à mon père je la regardais surpris et j’eus soudain un visage apeuré sans m’en rendre compte, malgré qu’elle venait de poser sa main sur mon bras pour m’encourager.

« Non… si je fais ça je vais avoir des ennuis… »

J’avais peur de mon père et je subissais toujours ses coups en silence, j’étais bien content de ne pas avoir à me mettre torse nu parce que j’avais encore les bleus qu’il m’avait fait en me frappant dans les côtés il y trois jours. Je lui retournais ensuite la question de ce qu’elle était devenue et elle me répondu qu’après le lycée il s’était passé des choses. Elle me parla de ses parents, qu’ils l’avaient mis à la porte. J’étais choqué et surpris de ce qu’elle me disait, comment ils pu oser faire ça alors qu’elle était une fille géniale ? Au moins ils lui avaient payé sa demeure mais… ca ne changeait rien du reste. J’eus par la suite un sourire quand elle me parla de photographie, c’est vrai qu’elle avait toujours été doué pour ça, j’étais même parfois la cible de ses flashs incessant et pour me venger je venais toujours à la chatouiller, ce qui était assez marrant quand j’y repensais.

« Je suis désolé que tes parents aient fait ça… mais au moins tu es tranquille maintenant, de plus je n’ai jamais douté de toi, je savais que tu serais forte et que t’arriverais au bout de tes rêves. Je me souviens de ton appareil pointé sur moi ou sur n’importe quoi d’autre lorsque nous étions ensemble. »

Mais c’est vrai que je préférais mieux maintenant qu’elle habite autre part que chez ses parents, au final elle aurait été malheureuse, et ce n’est pas ce que je recherchais pour elle. Sulpicia était une fille géniale, elle m’avait toujours rendu le sourire que je n’avais pas été dans mon assiette, donc savoir que maintenant elle habitait plus chez ses parents, me rassurait beaucoup. Ils n’avaient jamais approuvé notre relation, allez savoir pourquoi, mon père lui, pensait la même chose qu’eux, il n’avait jamais apprécié Sulpi et lorsque je lui disais d’être respectueux envers elle, j’avais eu le droit à des coups dans le ventre. Je montrais par la suite mon livre à Sulpicia, un sourire aux lèvres.

« Je voulais réviser un peu mes cours mais je vais juste emprunter le livre et je verrais ça plus tard. A moins que tu ais quelque chose d’important à faire avant qu’on y aille. »

Elle m’avait tellement manqué, je voulais absolument rattraper le temps perdu avec elle, comme elle le disait si bien.

Il y a des jours où nous avons beaucoup de chance comparé à d’autre. J’étais vraiment contente de revoir Luke ! Nous nous n’étions pas parlés à vive voix depuis si longtemps et pourtant, j’avais l’impression que nous étions adressé la parole il y avait à peine quelques heures. Il n’avait pas du tout changé, il était toujours aussi charmant et agréable, que ça soit physiquement ou au niveau du comportement. Mes moments avec lui étaient d’excellent souvenir, je ne pourrais les oublier. Contrairement à la moyenne, on avait connu que des hauts et pas de bas. On s’entendait à merveille, et il ne m’avait jamais sermonnée sur mon caractère particulier. La seule chose qui nous avait fait du mal, s’était nos parents. Mes parents ne l’aimaient pas, son père lui ne m’appréciait pas non plus. Pourtant, j’avais tenté de faire des efforts devant lui pour me montrer respectueuse, mais après qu’il m’est montré à quel point il me détestait, j’avais arrêté d’être sympathique avec lui. Je montrais en quelque sorte les dents et puis lui faisais entendre le fond de ma pensée… Tout en restant calme bien sûr, je ne voulais pas attirer trop d’ennuis à Luke qui en avait déjà beaucoup à l’époque.

Par la suite, nous nous demandions en bon ami comment nous allions l’un l’autre. Malgré le livre qui m’était tombé sur la tête, je me portais très bien. Et comme lui, je me sentais encore mieux maintenant puisque je le revoyais. C’était le genre de rencontre dont je ne me lasserais sans doute jamais ! Retrouvé d’ancien ami aussi gentil que lui m’était très agréable. Ça me rappelait tellement de bons souvenirs, des souvenirs que j’aimerais bien revivre ! Mais le passé appartenait au passé malheureusement, mais rien ne m’empêchait d’en faire d’autre, mais avec un simple ami.

Vint ensuite la question que tout le monde se pose après un long moment d’absence : qu’est-ce qui s’est passé pendant l’absence de l’autre ? Apparemment, rien n’avait changé pour lui, il avait suivi des cours ennuyants et tout ce qui allait avec, mais il avait connu la mésaventure d’une claque après avoir regardé quelqu’un d’autre que sa cavalière lors du bal de promo… Et pour ce qui n’avait pas changé, il avait toujours des confrontations avec son père. J’avais déjà songé à lui dire les quatre vérités à celui là, mais Luke ne m’avait jamais laissé faire, il voulait régler ça tout seul… Et je l’avais toujours écouté. Je dis alors le fond de ma pensée à Luke au sujet du fait qu’il devrait se rebeller un jour tout en l’encourageant du regard. Son visage sembla apeuré qu’il ne dise qu’il aurait des ennuis s’il venait à le faire… Je savais très bien qu’on pouvait s’attirer des ennuis en se rebellant contre nos parents, mais de là jusqu’à en avoir peur, tout de même ? C’était quand même poussé le bouchon non ?

- Tu dois décider pour toi-même Luke, je te l’ai déjà dit à plusieurs reprises. Mais quoi qu’il arrive, ma porte t’est toujours ouverte si tu as besoin d’un endroit pour te poser un peu. Dis-je en souriant.

Il me retourna ensuite la question, déclara que j’avais sans doute eu du succès en arrivant à l’université. Il faisait là une belle erreur, puisque je n’étais jamais allé à l’université, j’avais préféré les cours par correspondance et apprendre sur le tas en formation. C’était ce que je lui avais expliqué après lui avoir parlé du fait que mes parents m’avaient mise à la porte. Bon, il y avait au moins eu la gentillesse de m’acheter la demeure, payer les premières factures. Au début, ça avait été un peu difficile, en plus du travail scolaire et de ma formation, j’avais pris des petits jobs comme serveuse pour payer les factures qui suivaient, j’avais été débordée. Mais Mathéo avait été là pour me soutenir et tout s’était arrangé, maintenant je m’en sortais très bien. J’en n’avais pas parlé à Luke dans mes quelques mails pour pas qu’il se fasse trop de soucis. Je ne lui donnais quasiment que les bonnes nouvelles, lui assurais que tout allait bien. On s’était écrit quelques mails, mais grand-chose mais on se donnait tout de même des petites nouvelles, quelques cartes d’anniversaire, noël etc, mais c’était tout. J’étais toujours contente de recevoir quelque chose de sa part.

Après mon petit récit, Luke déclara qu’il était désolé pour ce que mes parents m’avait fait, mais rajouta qu’à présent j’étais plutôt tranquille maintenant. Pour ce qui était de la photographie, il n’avait jamais douté de moi, il savait que j’y arrivais et m’avais soutenu. Il se rappelait également de mon appareil photo pointé sur lui, et tout ce qui nous entourait lorsque nous sortions ensemble. Ma demeure était pleine de photos de ces années là… Nos sourires, nos sorties, nos rires étaient éternellement présent chez moi… ça me manquait, je trouvais que c’était mes plus beaux clichés. En même temps, avec Luke en modèle, ça ne pouvait faire que des beaux clichés.

- J’ai toujours notre photo en haut de la grande roue de notre dernière fête foraine, tu te souviens ? Avec le joli lapin violet que tu m’as gagné. Demandai-je amusée.

Et ce n’était qu’une photo parmi tant d’autre. J’avais des placards plein a craqué d’album… Et Je ne comptais pas le nombre qu’il y avait sur nous deux et toutes nos sorties ! Même en cours c’était avec mon portable que je m’amusais. Bref, tout le monde savait que j’aimais beaucoup la photographie… Tout le monde le savait sauf mes parents… D’ailleurs, je ne les avais jamais pris en photo… Ah si, une fois quand j’avais 14ans pour modifier la photo et les transformer en monstre ! C’était amusant, j’avais même montré la création à Mathéo et Luke une fois. Rahalala… Tant de souvenir. J’en voulais d’autre ! A cette pensée je proposais à mon ex une petite sortie pour rattraper le temps perdu s’il voulait bien, s’il n’avait pas autre chose à faire. Avec un sourire, il me montra son livre et je penchais la tête sur le côté l’air interrogateur. Il dit ensuite qu’il voulait réviser un peu mais finalement, il allait juste emprunter un livre. Il se demanda ensuite si j’avais quelque chose d’important à faire. Je souris amusée et lui montrais le livre qui m’était tombé sur la tête.

- Grâce à toi, j’ai trouvé ce que je cherchais. On peut y aller, viens. Déclarai-je en lui attrapant le bras pour l’emmener voir la bibliothécaire.

Une fois face à la vieille femme, nous empruntâmes nos livres et puis sortîmes. On pourrait parler plus librement à l’extérieur. Il fallait chuchoter à la bibliothèque, ce qui devenait agaçant à la longue. Je me tournais ensuite joyeusement vers mon ami en souriant.

- Une idée d’où on pourrait aller ? Demandai-je joyeusement.

Il y a des jours ou je resterais bien couché mais d’autres ou j’étais content de pouvoir me lever, la preuve je venais de revoir Sulpicia à la bibliothèque, je n’aurais jamais pu imaginer la revoir et j’étais plutôt bien content de pouvoir enfin lui parler de nouveau. Ça faisait un petit moment que je ne lui avais pas donné de nouvelle, surtout que j’étais pas mal occupé en ce moment avec mon entrainement de football, les cours et mon père… ce dernier continuait toujours d’être violent, je ne comprenais pas pourquoi mais je n’en pouvais plus, l’autre jour j’ai eu du mal à reprendre ma respiration mais ma sœur s’était bien occupé de moi, elle m’avait aidé, elle était bien la seule d’ailleurs à faire ça, ce n’était pas mon père qui allait m’aider. Mais les hématomes étaient encore là et lors de mes entrainements je les ressentais que trop bien quand on venait me plaquer au sol, c’était assez douloureux, mais je ne montrais jamais rien, j’attendais même que tout le monde parte avant d’aller prendre ma douche tout seul. Ce qui n’était pas souvent pratique quand même, j’avais peur que les autres se posent des questions au final, je le faisais aussi pour éviter d’être tenté de les mater sous la douche. Aller savoir pourquoi mais depuis quelque temps j’étais attiré par les hommes, je n’aimais pas ça, ca me faisait peur. Enfin, je tentais d’oublier ça et de me concentrer sur Sulpi, elle était toujours aussi belle et je ne regrettais pas qu’on soit resté ami tous les deux. On finit par parler de ce que devenait l’autre et j’étais content de voir qu’elle avait l’air heureuse. Elle me parla même de mon père quand j’avais ouvert le sujet, me disant qu’il fallait me rebeller mais j’avais tellement peur de lui, de ce qui pourrait me faire par la suite que je ne voulais pas tenter le diable. Ca devait se lire sur mon visage que j’avais peur mais je tentais de le changer assez vite, je n’avais pas envie qu’elle s’inquiète davantage pour moi. Je finis par sourire quand elle me proposa sa porte, j’étais bien content qu’elle m’en parle.

« Merci Sulpi, je n’hésiterais pas à venir te voir si j’en ai besoin. »

Je savais en tout cas que je devais décider par moi-même, Stacy me le répété suffisamment, même mon oncle me disait le même discours, sauf que je n’avais pas envie d’en parler pour l’instant. Je ne voulais pas que mon père aille en prison pour ce qu’il me faisait, il restait quand même mon père d’un certains coté et j’avais quand même envie de régler l’histoire par moi-même, enfin… quand j’y arriverais parce qu’à chaque fois que je tentais de lui dire non, je recevais tout un tas de coup plus violent que les autres. C’était juste la dernière fois pour que je tourne de l’œil. Sulpicia finit par me dire que ses parents l’avaient mise à la porte et j’étais désolé de l’apprendre, mais d’un certain côté c’était vrai qu’elle serait plus tranquille. C’était pour ça qu’elle semblait pour l’heureuse, surtout qu’avec un appareil photo on ne pouvait faire que son bonheur. Elle m’avait tellement photographié qu’à force je me serais pris pour un mannequin de mode. Lorsqu’elle me rappela de notre tour à la fête foraine avec le lapin bleu que je lui avais gagné, un sourire nostalgique se fit sur mes lèvres. Oui je me rappelais, elle l’avait tellement voulu que pour lui faire plaisir j’avais accepté de jouer au stand, j’avais réussi haut la main et elle avait pu avoir ce qu’elle voulait.

« Je me souviens oui. Tu le voulais tellement ce lapin en plus, d’ailleurs comment va-t-il ce petit lapin ? Ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu non plus. »

Oui je demandais des nouvelles d’une peluche, je ne sais pas encore fou et sénile mais j’avais envie de plaisanter un peu. Ca faisait un bien fou de pouvoir parler avec Sulpicia et j’avais encore envie de profiter un maximum avant de repartir chez moi, alors autant être amusant. Mon ex petite copine finit par me proposer une sortie et j’étais libre comme l’air, j’étais juste venu réviser mais j’emprunterais le livre sauf que je ne voulais plus réviser, je le ferais plus tard, autant que je reste avec Sulpi. J’eus un sourire amusé alors qu’elle me trainait voir la bibliothécaire, nous empruntions donc nos livres et nous finîmes par sortir de cet endroit trop sinistre et silencieux qu’était la bibliothèque. Lorsqu’elle me demanda ou on pourrait aller, je la regardais, mettant mon livre dans mon sac.

« He bien… on pourrait aller prendre un café et se poser quelque part. Je te paye le café. »

Je lui fis un clin d’œil et après son accord je mis mes mains dans mes poches pour aller au distributeur, tentant de retrouver quelques pièces. Je finis par les trouver et payais donc un café à Sulpicia, lui donnant pour m’occuper du mien. Sauf que je fis tomber une pièce par terre, je me baissais, ne me doutant pas que mon t-shirt se relevait doucement, laissant apparaitre mes hématomes. Je finis donc par payer mon café et une fois en main je regardais Sulpicia qui avait l’air inquiet.

« Qu’est ce qu’il y a ? »

La bibliothèque… Si on voulait trouver silence, il fallait bien venir ici, il n’y avait pas à dire. Quand je venais ici, c’était Just pour emprunter un livre, je ne pouvais pas rester là parce que c’était vraiment trop silencieux et trop ennuyant comme endroit… Sinon, il fallait que je ramène une paire d’écouteurs pour avoir de la musique dans les oreilles, et là oui je pouvais rester des heures et des heures à la bibliothèque. Mais pour une fois, je ne me contentais pas de lire ou de prendre un livre pour le ramener à la maison, non je venais de retrouver Luke ! C’était mon ex petit copain, mais aussi mon ami. On s’était mis d’accord pour rompre et on avait réussi à rester bons amis. Je trouve même qu’on est mieux en tant qu’amis. Je ne regrette absolument pas d’être sortie avec lui, bien au contraire, ça avait été un petit copain formidable, à l’écoute, bref le copain parfait et tout, mais je pense qu’on était fait pour être amis et pas plus. En tout cas, j’étais très heureuse qu’on soit toujours restés en bon terme, parce qu’il était vraiment quelqu’un de bien, on pouvait compter sur lui sans problème, il était vraiment super comme ami !

Et bien sûr, comme on ne s’était pas vu depuis un petit moment déjà, on se demandait comment on allait, se qu’on devenait. Apparemment, pour lui les choses n’avaient pas changé, il était toujours en conflit permanent avec son père, ce qui m’attristait un peu. Son paternel ne m’avait jamais aimée… Et il en faisait voir de toutes les couleurs à son fils, je trouvais ça tout bonnement insupportable. Luke ne méritait pas un tel père… Je lui avais conseillé à plusieurs reprises de se rebeller et je commençais aujourd’hui. Il semblait pourtant avoir peur de ce que je disais, c’était quand même bizarre non… ? Je finis pas lui proposer de venir chez moi quand ça n’allait vraiment pas. Je voulais vraiment l’aider, j’avais toujours voulu aider ce que j’aimais, et ça n’allait pas changer d’ici là. Il me remercie et accepta, je répondis en souriant :

- De rien Luke… Tu aurais fait pareil je pense… Mais tu sais que je n’aime pas trop ce surnom « Sulpi ». Rajoutai-je amusée.

Oui, Luke m’aurait sans doute aidée si j’en avais eu besoin, pour l’instant je me portais comme un charme, j’étais heureuse, je me sentais bien chez moi et je faisais ce que j’aimais : de la photographie. Bon, le travail me prenait du temps, je devais continuer de m’affirmer dans le métier, mais j’allais réussir à aller loin, je voulais aller loin et j’y arriverais quoiqu’il arrive, c’était évident ! Et je savais que j’avais du soutien derrière moi, Luke et Mathéo me soutenaient, ils l’avaient toujours fait, et beaucoup mieux que mes parents. En plus, mon ex copain avait été le modèle de nombreuses de mes photos, dont une que j’aimais particulièrement : nous à la fête foraine, en haut de la grande roue avec un lapin violet qu’il m’avait gagné. Je lui reparlais d’ailleurs de ce fameux souvenir que j’affectionnais tant. Il demanda alors des nouvelles du lapin, ce qui me fit rire.

- Bah écoute… Il se porte à merveille… Il est sur mon lit. Déclarai-je en souriant.

Il avait toujours su me faire rire, et me remonter le moral, ça ne semblait pas avoir changé, c’était tant mieux ! Il avait un don pour ça je crois. Je n’avais pas beaucoup d’amis, mais le peu que j’avais me connaissait bien, et savait de quoi j’avais besoin… C’était super ! Je n’avais pas besoin d’être populaire pour me sentir bien, si je l’avais été au lycée, c’était juste parce que j’étais pompom girl, mais je n’avais jamais demandé la popularité, je voulais des amis sur qui je pouvais compter et rien d’autre. Peu d’ami, mais de vrais amis. Mais en discutant comme ça et en riant, on allait finir par se faire virer de la bibliothèque, autant sortir de nous-mêmes. Je proposais donc à mon ami une sortie entre bons amis pour rattraper le temps perdu. Il accepta en répondait qu’il voulait réviser mais qu’il remettrait ça à plus tard. Nous n’avions donc que des livres à emprunter, après nous étions aussi libres que des oiseaux ! C’était joyeusement que je lui pris le bras pour aller voir la vieille bibliothécaire pour prendre nos bouquins et sortir. Vu le regard qu’elle nous avait jeté, j’étais sûre qu’elle savait que c’était nous qui n’arrêtions pas de parler, elle nous aurait vite mis à la porte si on aurait continué !

Une fois dehors, je demandais à Luke s’il savait où nous pourrions aller. Après tout, c’est bien de vouloir sortir un peu, mais il faillait savoir où aller ! Il proposa un café, et il voulait me le payer. J’étais un peu réticente pour qu’il paye ma boisson, mais bon… Il insista un peu et je finis par accepter. Nous partîmes donc pour le café le plus proche, là je demandais un Cappuccino comme à mon habitude, je n’allais pas changer d’aussitôt ! Je prenais presque que ça en boisson chaude, il m’arrivait de prendre un chocolat chaud chez moi ou un café au lait, mais c’était rare. Luke le savait bien je crois… A force de prendre des petits déjeuners ensemble, il connaissait mes habitudes. Soudainement quelques pièces tombèrent de sa main. Je voulus dire sur le ton de la plaisanterie :

- Mais qu’il est doué cet enf…

Je ne finis pas ma phrase en remarquant un énorme hématome sur sa taille… Mais comment il s’était fait ça encore… ? J’eus soudainement le flash de ces nombreux bleus que je voyais quand je lui enlevais son haut… A chaque fois, il me disait que c’était à cause du sport… Mais là, ça ne ressemblait pas une marque de plaquage au sol… Mais un coup de poing bien porté. Pour regardé les boxeurs qui s’entraînaient à côté de nous, je savais à peu près distinguer ces blessures maintenant. Luke se redressa et me demanda ce qui se passait. Sans aucun scrupule, sans me soucier qu’on était sur un lieu public, je relevais légèrement son haut.

- Luke ! C’est quoi ça encore… ? Ne me dis pas que c’est du foot ou je ne sais pas quoi… Ce n’est pas ça… ça, c’est quelqu’un qui t’a frappé… Qui… ?

Je commençais à péter les plombs, toutes ces choses à apprendre, c’était vraiment fatiguant à force mais je n’avais pas vraiment le choix, mon père était un tyran. Une sorte de Hitler mais version américaine qui ne s’en prenait qu’à son fils. Heureusement pour Stacy elle ne connaissait pas ça, même si elle était obligée de subir ce qu’elle voyait, elle essayait parfois de l’attendrir pour qu’il arrête de me frapper mais c’était parfois compliqué. Il était têtu, compliqué aussi. Une fois j’ai même failli y rester tellement il a coupé ma respiration, mais heureusement, elle était une très bonne infirmière et j’étais content qu’elle reste auprès de moi, même si je lui avais dit de partir déjà plusieurs fois. Mais elle m’avait rétorqué qu’on était jumeau et qu’elle ne pourrait jamais me laisser partir en sachant ce que je subissais tous les jours, il fallait que ca change. Facile à dire qu’à faire quand même, je me sentais pas en état de l’affronter…

Je tombais sur Sulpicia à la bibliothèque, même si les retrouvailles n’étaient pas parfaite, j’étais content de la voir et on prenait des nouvelles l’un de l’autre. J’acceptais son offre et baissais les yeux légèrement.

« Je ferais n’importe quoi pour toi, mais ne t’en fais pas… » Je posais mes yeux dans les yeux. « Je viendrais directement si quelque chose dérape. Moi j’aime bien ce surnom, je voulais juste voir si t’avais changé d’avis, apparemment non, tu le détestes toujours autant. »

Je ris, j’aime bien la taquiner. Elle me reparla de la fête foraine et je souriais en repensant à ce souvenir. C’était vraiment le plus beau de notre relation je trouvais et j’étais vraiment content qu’elle s’en souvienne. Je demandais des nouvelles du lapin, intéressé parce qu’elle allait me répondre. Monsieur se portait à merveille et était sur son lit.

« Ça me fait plaisir que tu l’ais gardé, il est beaucoup mieux avec toi, qu’avec moi. »

Il se serait très vite ennuyé chez moi, surtout pour entendre crier à longueur de journée mon père. Par la suite je payais mes livres, sachant que la dame de la bibliothèque allait nous tirer dessus avec ses yeux si nous continuons de parler. Je la connaissais bien, elle était capable de nous jeter dehors à coup de pieds aux fesses sans même nous laisser emprunter les livres que nous voulions. Autant éviter les catastrophes. Je lui proposais un café qu’elle accepta et nous voilà donc maintenant dans ce café, prêt à payer. Je sortis un billet de ma poche mais les pièces qui s’y trouvèrent, sont tombé et je me baisse donc pour les ramasser. Une fois que je les ai eu, je remarque que Sulpicia s’est arrêté dans sa phrase et je suis inquiet. Je donne l’argent au monsieur qui va nous apporter notre commande d’ici quelques minutes. J’étais surpris quand elle relevait légèrement mon haut pour regarder mes bleus. La voilà en colère et moi je suis en pleine panique, déjà je ne voulais que ca se sache, puis y avait beaucoup trop de monde ici. Je remis mon haut comme il faut, assez gêné.

« Sulpicia s’il te plait… pas ici… c’est rien. Mais on devrait aller dans un endroit plus tranquille. »

Je ne voulais pas attirer l’attention sur nous, après tout, les gens parlent assez facilement et inventent tout et n’importe quoi, je n’avais pas envie d’avoir des ennuis ou qu’on sache que mon père me frappait. Je regardais le comptoir, espérant que nos boissons arrivent vite, je voulais partir d’ici, régler cette histoire et ne plus y penser… rien de reparler de ces bleus, ca me mettait mal à l’aise et j’avais envie de pleurer… il ne fallait que je craque, pas devant tout le monde, surtout pas devant Sulpicia.