- Hey Capshaw ! *Déclara une voix qui ne m’était pas inconnue*
- Hey, Manny ! Comment tu vas mec ?
- Ça faisait un moment qu’on ne te voyait plus ici ! Tu nous faisais la tête ? T’avais trouvé le grand amour peut-être ?! *Je ne peux m’empêcher de rire*
- Je ne sais pas où tu vas pêcher des idées pareilles mais tu peux les oublier. Pour être franc, mes parents m’ont amené de force dans un trou à rat pendant une semaine… Ma mère croyait que si je changeais d’air pendant quelques temps, j’allais oublier mes problèmes et addictions… si elle savait ! Maintenant, il faut que je rattrape mon retard *Répliquais-je en lui montrant un sachet qui contenait deux pilules d’ecstasy* Et je t’ai déjà dit aussi que le grand amour ça n’existe pas. Il faudrait être stupide pour croire qu’on puisse vivre des années avec la même personne et qu’on ne s’en lasse jamais. Il faudrait être fou pour croire des conneries pareilles !

*Soudain, je sens des mains se poser sur mes épaules, je me retourne et des lèvres se plaquent sur les miennes. Le baiser n’est pas mal mais je ne supporte pas qu’on m’interrompe dans une conversation. Je me recule vivement et un claquement se fait entendre. Ça, c’était le bruit qu’avait fait ma main en rencontrant la joue de mon interlocuteur*

- Non pas qu’un baiser de ce genre me déplaise mais, premièrement, je n’ai pas pour habitude d’être dérangé lorsque je parle… encore moins par une personne que je ne connais même pas. Deuxièmement, j’ai quelque chose qui t’appartient *Dis-je en sortant une petite pilule blanche de ma bouche* C’était subtil de tenter de me faire avaler de la drogue de cette manière ; je l’avoue j’adore la drogue, c’est un fait mais les seules drogues que je prends, je les prends entre amis et tu n’en fais pas partie *Déclarais-je en lui enfournant le comprimé au fond de la gorge et je l’oblige à avaler* Troisièmement, c’est un club privé… plus particulièrement, mon club et je ne me rappelle pas avoir vu ton nom sur la liste des invités. Si tu veux éviter les problèmes, je te conseille de partir… TOUT DE SUITE !

*Non mais je vous jure, certaines personnes se croient vraiment tout permis. Le mec pâlit, finit par sortir de la boite et je regarde mes potes en secouant la tête. On aura vraiment tout vu ! Je retourne m’asseoir à ma place et pris dans l’ambiance des lieux, je commence par disposer sur la table de la poudre blanche. J’en fais des lignes puis je m’en prends une et chacun leur tour, mes potes se joignent à ma tournée et nous partons dans notre monde de folie. Nos soucis aux oubliettes, nous pouvons enfin nous amuser et c’est sur la piste de danse que nous finissons. Il y avait de jolies filles, certes, mais elles restaient avec mes potes… Je préférais regarder les jolis petits culs des mecs… C’était beaucoup plus divertissant…. Et beaucoup plus ferme. J’avais tout prévu… sauf une descente de flics dans mon club ! La soirée semble finie et je demande à mes potes de partir… Ils le font tous sauf un… Manny… Je souris en secouant doucement la tête… Il n’est pas mon meilleur ami pour rien celui-là. Les flics arrivent vers nous et demandent – Enfin… aboient – de leur dire où se trouve le patron du club. Je leur annonce qu’ils l’ont en face d’eux et après m’avoir examiné de la tête aux pieds, ils m’annoncent que je suis en garde à vue pour détention de substances illicites. Argh, sérieux ? On ne peut même plus s’amuser dans ce monde pourri ?! J’essaie de me défendre mais rien à faire… Ils m’embarquent et je finis au poste sous les verrous. Tout ce que j’ai demandé en échange, c’est qu’il laisse Manny partir… A ma grande surprise, ils l’ont fait… je l’ai salué distraitement et je n’ai plus ouvert la bouche de la soirée. Une heure plus tard, je vois Douglas, mon aîné, débarquer au poste et payer ma caution. Chouette, j’allais encore avoir le droit à une leçon de morale. Je sors en soupirant et sans adresser un seul mot à qui que ce soit, je quitte le poste et je monte dans la voiture de mon frangin. Il se place au volant mais ne démarre pas… Génial, la leçon de morale va durer jusque la maison*

- Je n’ai pas besoin de leçon de morale *Finis-je par déclarer*
- Pour l’impact que ça a sur toi, non en effet, tu n’en as pas besoin. Mais bon sang, qu’est-ce qui t’as pris ?! Tu étais clean depuis 5 mois ! 5 mois !! On te croyait enfin prêt à tourner la page… Pourquoi tu as tout foutu en l’air comme toujours ? Tu ne nous a pas déjà assez fait honte comme ça depuis la dernière fois *Je le regarde… tristement*
- La dernière fois ? *Mon frère se rend compte qu’il a dit une connerie et tente de se rattraper*
- TJ…
- Laisse tomber tu veux… Ferme-là et rentrons

*La dernière fois… Oui j’ai essayé de mettre fin à mes jours mais pourquoi à son avis ? Personne n’a jamais essayé de savoir pourquoi j’ai voulu me tuer. Ne pouvaient-ils pas penser une seule seconde que j’en avais juste marre d’être le fils du maire ? D’être un paria dans ma propre famille ? D’être un étranger dans mon propre corps ? Non c’était trop dur à concevoir… Pour eux, j’étais juste un drogué comme un autre qui avait essayé de se foutre en l’air à cause de ses folies. Non, si j’ai voulu me tuer, c’était simplement pour être libre… enfin et disparaître de cette famille. Comme à son habitude, ma mère me serre dans ses bras et mon père, avoir m’avoir giflé, me passe un savon. Nous nous accrochons devant tout le monde et je finis par disparaître dans ma chambre. Je m’effondre sur mon lit et je laisse couler mes larmes… silencieusement. De toute manière ma porte était fermée à clef, personne ne pouvait rentrer et tant mieux, je ne voulais plus voir personne de la soirée. Je finis par m’endormir vers 8 heures du matin alors que tout le monde est parti vaquer à ses occupations. Mon père ne rentrera pas avant la semaine prochaine – Et c’est tant mieux ! – Ma mère doit être chez une amie pour se changer les idées et mon frère… je n’en sais rien, avec sa copine je suppose. Je me réveille vers 15 heures… Je suis toujours crevé et ma colère contre ma famille n’a toujours pas disparue. Plutôt que de sortir par la grande porte, je sors par ma fenêtre après m’être lavé et changé et je vais là où mes pas me mènent. J’arrive dans un quartier que je reconnaitrais en mille*

- Luke…

*Depuis longtemps, un sourire sincère se dessine sur mon visage et je cours presque jusque chez lui. Ça faisait un long moment que je ne l’avais vu et il me tardait de pouvoir parler un peu avec lui. Je passe par derrière même si je n’ai pas vu la voiture de son père dans l’allée… Tant mieux, je ne pouvais pas l’encadrer son père, c’était un vrai connard. Je m’assois sur le muret et je le vois, assit sur le sol, dos à un arbre en train de lire un livre. Je ne vois pas très bien de quoi il s’agit mais ça doit être intéressant parce qu’il ne m’a toujours pas remarqué. 10 minutes plus tard, j’en ai assez de le fixer et je finis par montrer que je suis là*

- Hey Corbett, tu aurais au moins pu remarquer que quelqu’un t’observes depuis tout à l’heure ! C’est vexant ! *Dis-je un grand sourire aux lèvres quand il tourne enfin la tête vers moi* Eh bien, ce n’est pas trop tôt ! *Je descends du muret et je m’approche de lui* Qu’est-ce qui peut bien te passionner autant pour que tu ne remarques même pas que je t’observe depuis 10 minutes ? *Demandais-je amusé*